Davant le pris de Saint-Gilles. © Belga

Grève dans les prisons : des magistrats interpellent politiques et syndicats sur la dignité des détenus

Une dizaine de magistrats cosignent jeudi une carte blanche dans les quotidiens Le Soir et La Libre dans laquelle ils interpellent les responsables politiques et syndicaux sur la situation des détenus après près d’un mois de grève des agents pénitentiaires. « Qu’avez-vous fait de la dignité des détenus », s’interrogent-ils en demandant notamment la mise en place impérative d’un service minimum.

« La peine de prison, c’est une privation de liberté, sans que puisse s’y ajouter la privation d’autres droits et libertés », rappellent-ils en invoquant le droit international. La carte blanche invite à mettre en place un service minimum en cas de grève dans les prisons. Il ne serait « en rien une atteinte inacceptable au droit de grève » mais permettrait à chaque détenu de continuer à « être reconnu comme homme et comme femme ».

Les magistrats interpellent directement les syndicats. « Où sont passées vos valeurs d’humanisme à l’égard des détenus? », demandent-ils. Ils appellent également le monde politique à réagir en prenant en compte les revendications des agents. « Entendez-vous le cri d’une profession qui n’en peut plus? », écrivent les signataires, priant par ailleurs les responsables politiques à mettre en place un service minimum au nom de l’urgence sanitaire et sociale. « Les êtres humains ne valent-ils pas mieux que votre silence? », concluent-ils.

La carte blanche est notamment signée par des magistrats, des magistrats honoraires – dont l’ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’Homme Françoise Tulkens et le président émérite de la Cour constitutionnelle Paul Martens – des avocats et le directeur d’Unia, Patrick Charlier.

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