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Grève à Forest : Picqué menace de saisir la justice en cas de nouvelle réquisition de sa police

A la suite de l’annonce vendredi matin de la reprise du travail à la prison de Forest, le bourgmestre de Saint-Gilles et président de la zone de police Midi Charles Picqué a exprimé son mécontentement quant à la situation déplorable dans les prisons bruxelloises qui amène à des mouvements de grève réguliers.

Il prévient qu’en cas de future réquisition de la police locale dans les prisons, il se réserve la possibilité de saisir le juge des référés pour contraindre l’Etat fédéral à cesser de mettre en péril l’exécution des missions locales.

Charles Picqué rappelle que cette réquisition de la police locale est interdite par l’article 61 de la loi du 7 décembre 1998 organisant un service de police intégré, structuré à deux niveaux. Il souligne par ailleurs que la réforme des polices qui a marqué la distinction entre les niveaux fédéral et local n’est pas non plus respectée au niveau des transferts des détenus.

La zone Midi a dû mettre à disposition de la prison de Forest, depuis mardi, deux « shifts » de 27 policiers locaux entre 8h00 et 18h00, à côté des huit personnes de la protection civile qui ont assuré le service minimal, principalement orienté sur l’organisation des repas. Demandée par le bourgmestre de Forest et relayée par la direction générale de l’administration pénitentiaire, la mobilisation de 45 agents supplémentaires pour élargir ces services, notamment aux préaux et aux douches, a été refusée par la protection civile. Au total, la police locale aura consacré 879 heures à la surveillance des détenus. Le service de nuit, lui, était pris en charge par la police fédérale.

« L’autorité fédérale est à ce point défaillante qu’elle expose la responsabilité des bourgmestres », a décrié Charles Picqué, rejoignant les déclarations faites cette semaine par son homologue à Forest. Il estime que la mauvaise gestion des prisons bruxelloises par le gouvernement fédéral amène à des tensions entre les gardiens et les détenus. Il critique le sous-investissement dans la police et la justice, alors que la sécurité est inscrite comme une des priorités du gouvernement. Charles Picqué appelle l’autorité fédérale à prendre ses responsabilités, notamment en précisant les modalités et les délais de délocalisations et de rénovations des prisons, pendantes depuis plusieurs années.

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