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Gordel: succès affiché mais périphérie de moins en moins flamande

Alors que le Gordel tentait une nouvelle fois, dimanche, d’appuyer le caractère flamand de la périphérie bruxelloise, une étude commanditée par le gouvernement flamand lui-même tend à démontrer que la périphérie est de moins en moins flamande.

La 30e édition de la promenade flamande politico-sportive du Gordel a finalement rassemblé 80.358 participants, ont annoncé ses organisateurs dimanche. Cela représente l’une des plus grosses affluences des dernières années et plus de 12.000 personnes de plus que l’an dernier. Un succès que l’administration flamande du sport qui organise l’événement met au compte des conditions atmosphériques favorables.

Comme les autres années, certains participants se sont plaints d’actes de sabotage francophones: enlèvement de fléchage, indications surcollées de drapeaux belges ou d’auto-collants anti-scission ou encore présence de clous sur la chaussée. Comme chaque année aussi, nombre d’hommes politiques flamands participant à la promenade arboraient des t-shirts évoquant la scission de BHV. Quant à celui du député flamand Eric Van Rompuy, il mentionnait « Ik hou van alle zes », une allusion à l’affection qu’il dit porter aux 6 communes à facilités.

Evoquant les négociations fédérales auxquelles il a participé, il a jugé que les Francophone s’étaient montrés très mesurés en ne réclamant plus l’extension de Bruxelles, le droit d’inscription en dehors des 6 communes, ou des modifications de la tutelle flamande sur ces communes. On aurait toutefois proposé de limiter la portée de la circulaire Peeters.

Quant au ministre-président flamand Kris Peeters, il s’est dit partisan de la poursuite de l’organisation du Gordel, même après la conclusion d’un éventuel grand accord communautaire, pour aller à l’encontre de toute poursuite de la volonté de francisation de la région.

Car justement, alors que le gouvernement flamand se démène pour tenter de préserver le caractère flamand de la périphérie bruxelloise, une étude qu’il a fait réaliser laisse apparaître une « déflamandisation » de celle-ci, titrait lundi Le Soir. Le service d’étude du gouvernement flamand a réalisé un profil socio-économique de la périphérie (le « Rand », à savoir les 19 communes qui bordent tant Bruxelles que les six communes à facilités) qu’il compare à celui du reste de la Flandre. L’étude arrive à la conclusion que « le caractère flamand de la périphérie reste sous pression, tant dans les communes à facilités que dans les communes sans facilités.

L’ampleur des flux migratoires au départ de la Région bruxelloise continue à hypothéquer lourdement les initiatives politiques visant à promouvoir le caractère flamand de la périphérie », indique l’étude. D’ici à 2060, la population de Hal-Vilvorde (35 communes) devrait connaître une hausse presque aussi importante (+ 28 %) que celle de Bruxelles (+29 %) et nettement plus élevée que celle du reste de la Flandre (+15 %). Depuis 1997, la périphérie (Vilvorde, Dilbeek et Leeuw-Saint-Pierre, surtout) a gagné plus de 40.000 habitants au détriment de Bruxelles, précise encore Le Soir.

Le rapport précise encore que le nombre de jeunes ménages avec enfants qui parlent néerlandais à la maison dans les communes étudiées s’élève à 14 % dans les communes à facilités, 40 % dans le reste de la périphérie, contre 79 % dans le reste de la Flandre.

LeVif.be, avec Belga

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