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Génération Y, génération zapping

Ils ont entre 25 et 35 ans et pas du tout l’intention de travailler comme leurs parents. Cette génération ne tient pas en place et change volontiers d’employeur.

Après les baby-boomers et la génération X née entre 1960 et 1980, la génération Y est à présent sur le marché de l’emploi. Selon une étude menée par des chercheurs de la Vlerick Leuven Gent Management School, elle ne se comporte pas du tout comme ses aînées. Elevés avec les nouvelles technologies, ces jeunes adultes vivent dans l’immédiat et le zapping. Leurs parents post-soixante-huitards leur ont appris que tout était sujet à discussion. Ils expriment leurs opinions, remettent tout en question. Cette génération s’est épanouie en fonction de ses désirs. Son credo : carpe diem. Résultat : ces jeunes n’arrivent pas à se projeter dans l’avenir. Ce rapport au temps est vraiment nouveau dans le monde du travail.

Ces jeunes adultes entament leur carrière avec d’autres attentes que les générations précédentes. L’idée même de faire carrière s’effondre : pourquoi faire des sacrifices aujourd’hui quand on risque de vivre moins bien demain ? Ces jeunes fonctionnent par projet et se remettent en question tous les deux ou trois ans. Le rapport à l’autorité aussi a changé. Les 25-35 ans ne sont plus dans le respect de la hiérarchie sociale. Ils ne veulent pas d’un chef, mais de managers compétents, stimulants, valorisants, qui les fassent grandir. Ils s’attendent à recevoir du feed-back et des compliments. Ils souhaitent des formations permanentes dans le but d’améliorer la communication entre générations, d’apprendre à se connaître pour mieux travailler ensemble. Ils demandent de la flexibilité au travail.

Leurs souhaits ? Travailler pour une société ou un organisme de bonne réputation. Les assurances d’hospitalisation et les plans de retraite ont aussi leurs faveurs. Cette recherche de sécurité se traduit par une prédilection pour les secteurs établis, les grandes entreprises et les organismes publics. Ils y trouvent un plus grand intérêt que dans les petites entreprises. Créer leur propre entreprise n’est pas non plus leur tasse de thé.

Le travail n’est pas une passion Leur singularité ? Ils n’ont pas peur de changer de travail. Contrairement à leurs aînés, ils n’hésitent pas à passer d’une société à l’autre. Ils ne brûlent pas d’impatience de faire des heures supplémentaires ! Ils veulent que leur travail soit récompensé par des responsabilités. Ils exécutent difficilement un ordre s’ils n’en comprennent pas l’utilité ou la raison. Pour eux, le travail est avant tout une manière d’élargir leur réseau social. Nouer des contacts est important.

Ni le salaire ni le statut social ne sont primordiaux. Ils veulent une séparation nette entre travail et vie privée. Exigeants, issus des classes moyennes ou aisées, ils sont partisans d’une certaine qualité de vie. Dans la balance, celle-ci pèse davantage qu’un contrat à durée indéterminée ou des revenus élevés. Selon une enquête française réalisée en 2009, avoir du temps libre pour ses loisirs, ses passions, ses enfants figure au top des préoccupations de cette génération. Si ces jeunes ont l’impression d’en manquer, ils risquent parfois une reconversion professionnelle. Ils ne sont pas partisans du « travailler plus pour gagner plus ». « Travailler moins pour vivre mieux », telle serait plutôt la philosophie de cette nouvelle génération.

JACQUELINE REMITS

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