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Fraude à l’assurance : Stéphane Moreau rembourse 53.000 euros à Ethias

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

Stéphane Moreau, avec huit dirigeants d’Ethias, doit passer le 25 avril devant la chambre du conseil de Liège dans un dossier de fraude à l’assurance. Selon nos informations, il a tout récemment remboursé les 53.000 euros du préjudice dont aurait été préjudiciée la compagnie d’assurances. Même si elle ne s’était pas portée partie civile.

On s’en rappelle, Stéphane Moreau est soupçonné d’avoir bénéficié d’un contrat d’assurances rédigé et signé après un sinistre pour lequel il n’était pas couvert et dont les dommages ont été estimés à 53.000 euros : en février 2010, une tempête souffle sur Ans. Le vent renverse un arbre planté sur la propriété de Stéphane Moreau. Cet arbre tombe sur la pergola de son voisin, et la détruit. Le voisin, lui, réclame réparation.

Or à ce moment le contrat d’assurance souscrit par Stéphane Moreau chez Ethias ne couvre pas ce type de risques. Et la justice liégeoise soupçonne le bourgmestre d’Ans d’avoir signé avec certains dirigeants d’Ethias une convention avec effet rétroactif, l’assurant contre le dommage : une série de perquisitions, menées en 2014, a abouti à une demande de renvoi en correctionnelle de neuf personnes, dont Stéphane Moreau. La Chambre du conseil de Liège devait statuer sur la question le 25 avril prochain.

Et voila donc, nous dit-on aux meilleures sources, que Stéphane Moreau a remboursé ce montant à l’assureur lésé avec la complicité présumée de certains de ses patrons. L’intéressé ne confirme ni n’infirme officiellement ne désirant pas commenter un dossier en cours d’instruction. C’est déjà une espèce de confirmation officieuse…

Le but de l’opération? « En finir une bonne fois pour toute avec cette histoire embarrassante », affirme au Vif/L’Express une source, comme on dit, proche du dossier. Ce remboursement, qui aurait tout de même des airs d’aveu, pourrait-t-il infléchir la détermination de la Chambre du conseil ? Le plus probable est que, le 25 avril, la défense de Stéphane Moreau demande des devoirs complémentaires, et obtienne le report de la décision de renvoyer ou pas les neuf concernés devant le tribunal correctionnel. L’entité prétendument lésée, qui du reste ne s’est pas portée partie civile, ayant été remboursée, Stéphane Moreau pourrait alors profiter d’une suspension du prononcé.

Même si c’est le cas, il pourrait ne pas conserver le label « Fit and Proper » que lui conteste la FMSA, une suspension du prononcé n’étant pas un acquittement. « Il espère obtenir un report devant la chambre du conseil, et gagner du temps auprès de la FMSA, pour qu’elle statue sur son cas quand les plus gros orages seront passés », complète-t-on dans son entourage.

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