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Francken veut annuler la mission de la frégate Louise-Marie en Méditerranée

La mission de la frégate Louise-Marie de la Marine belge en Méditerranée devrait être annulée, sans quoi elle risque de créer un appel d’air pour les « migrants illégaux », a affirmé dimanche le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Theo Francken (N-VA).

« Nous ferions mieux de ne plus rien faire. Ça provoque maintenant un appel d’air de migrants illégaux », a affirmé M. Francken sur le plateau de VTM Nieuws.

La Louise-Marie participe depuis le 18 juin à l’opération européenne Sophia de lutte contre contre les trafics d’êtres humains et d’armes en mer Méditerranée. Elle a secouru fin juin 118 migrants au large des côtes libyennes.

La frégate « fait du bon travail, mais nous ferions mieux d’arrêter », selon Theo Francken. « Attention, les personnes en danger doivent être sauvées. Mais elles ne doivent pas être conduites en Europe. Cela crée un appel d’air qui n’aura pour conséquence que de faire davantage de morts. C’est une honte pour l’Europe ».

Le secrétaire d’État s’en prend aussi à l’Italie. Il réclame un accord entre ce pays et la Libye ainsi que la Tunisie pour y renvoyer les bateaux de migrants.

L’objectif principal de l’opération Sophia est de lutter contre le trafic de migrants et d’intercepter les contrebandiers d’armes. La Belgique a conclu à cet effet un nouvel accord avec l’Italie. Lorsque des contrebandiers seront interceptés, ils seront remis aux autorités italiennes. Et si la frégate devait découvrir des migrants, l’équipage leur viendra en aide, avait expliqué la Défense lors de l’appareillage.

Il s’agit de la deuxième mission Sophia pour la Louise-Marie, après une première de trente jours en novembre-décembre derniers.

La Belgique a déjà contribué aux opérations internationales de secours en Méditerranée avec son autre frégate, le F930 Léopold Ier, et avec le navire de soutien logistique Godetia.

De leurs côtés, les autorités italiennes appellent l’Union européenne à l’aide pour la prise en charge des migrants venant des côtes africaines. Elles ont même évoqué la possibilité de fermer leurs ports aux navires de sauvetage pour faire pression sur leurs partenaires européens.

Pour l’entourage du ministre de la Défense Steven Vandeput (N-VA), il n’est pas question de faire revenir la frégate. Mais il n’est pas question non plus, soulignait-on, de la faire participer à une nouvelle mission l’an prochain (2018) dans les conditions actuelles, c’est-à-dire sans possibilité d’intervention dans les eaux territoriales libyennes. Actuellement, cette mission ne se déroule qu’en haute mer, dans les eaux internationales entre la Sicile et la Libye.

Quant au Premier ministre Charles Michel, il rappelle que le sujet arrivera ce lundi à l’agenda du Conseil européen, où le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders sera présent.

« Chacun est conscient qu’il y a un problème dans le sens de la Libye vers l’Europe. Notre manière de voir les choses, c’est que nous devons sauver des personnes, mais il faut aussi éviter d’encourager des personnes à prendre des risques », a indiqué un porte-parole du Premier ministre. La participation belge à la mission Sophia devait quoi qu’il advienne se terminer la semaine prochaine. Rien n’est encore décidé pour l’avenir, « mais il est clair que cela s’inscrit dans un cadre européen ».

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