Olivier Chastel © Belga

Formation: les négociations tournent en rond

Le Vif

Les négociations sur la formation du gouvernement fédéral traversent une passe difficile ce jeudi, les partenaires ne parvenant pas à s’accorder sur les grandes lignes du cadre budgétaire, cela alors que la désignation du futur Commissaire européen belge patine.

Les négociateurs sont réunis à la présidence de la Chambre depuis mercredi 14 heures mais il n’est pas vraiment question de discussions en séance plénière. Il y a de nombreux apartés. Tantôt les co-formateurs reçoivent les représentants des partis séparément, tantôt les présidents de partis se réunissent entre eux. Les négociateurs et leurs conseillers se déplacent régulièrement d’une pièce à l’autre. Il n’y a donc pas de réelle discussion approfondie.

Personne n’évoque une crise à ce stade mais on reconnaît à demi-mot que la situation est difficile, tendue, singulièrement entre le MR et le CD&V à propos de la désignation du Commissaire européen et du Premier ministre. Pour sa part, la N-VA, vainqueur des élections, refuse de prendre ses responsabilités.

Les co-formateurs Charles Michel et Kris Peeters sont attendus jeudi à 10h30 au Palais royal pour un rapport intermédiaire. Le futur président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker attend pour sa part dans la matinée le nom du représentant belge au sein de son équipe.

Cadre budgétaire

Les négociateurs qui planchent sur la formation du gouvernement fédéral se penchent ces dernières heures sur l’élaboration du cadre budgétaire pour les cinq prochaines années. L’ambition des négociateurs est d’aboutir, d’ici l’entretien que les co-formateurs auront avec le Roi ce jeudi matin, à l’élaboration d’un cadre budgétaire global.

La difficulté est de pouvoir inscrire dans l’exercice l’obligation d’assainissement (17 milliards d’euros) ainsi que la volonté de consentir à un certain nombre de baisses de charges et à une revalorisation du pouvoir d’achat qui pourraient alourdir la facture budgétaire jusqu’à 20 milliards d’euros. Malgré l’objectif des partenaires N-VA, CD&V, Open Vld et MR de faire peser l’effort au maximum sur les dépenses, il paraît certain qu’un certain nombre de nouvelles recettes seront nécessaires pour maintenir les finances publiques à flot.

Alors que le CD&V défend une réforme fiscale aux accents moins libéraux que ses partenaires, il apparaît ces dernières heures que la négociation est menée en parallèle avec la discussion sur la désignation des principaux postes que la future majorité devra affecter, en priorité la désignation du Commissaire européen, réclamée pour les prochaines heures par le futur président Jean-Claude Juncker. Or, cette désignation s’opérera dans le respect des grands équilibres au nom desquels s’effectuera notamment la désignation du Premier ministre.

La N-VA n’ayant marqué son intérêt pour aucune de ces fonctions principales, le MR et le CD&V s’acharnent ces dernières heures à faire oeuvre de stratégie de communication pour revendiquer l’un ou l’autre poste. Le CD&V défend la candidature de la députée européenne Marianne Thyssen à la Commission alors que le nom du vice-Premier ministre MR sortant Didier Reynders est le plus régulièrement cité pour succéder à l’open Vld Karel De Gucht. Le nom du candidat Premier ministre Kris Peeters est également dans la balance à l’aune des négociations budgétaires, le président du MR Charles Michel étant également en position de revendiquer ce poste.

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