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Formation fédérale : première réunion avortée

Le Vif

Une rencontre devait avoir lieu mardi entre les co-formateurs du gouvernement fédéral et les ministres-présidents des entités fédérées mais MM. Michel et Peeters l’ont finalement annulée, a-t-on appris mardi en fin d’après-midi. Il revenait au vice-président des exécutifs wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Jean-Claude Marcourt, de représenter ses deux ministres-présidents, Paul Magnette et Rudy Demotte, partis en vacances. L’entretien a été reporté sine die.

Vendredi, les négociateurs de la coalition suédoise, associant le MR, la N-VA, le CD&V et l’Open Vld, se sont vus une première fois autour des co-formateurs Charles Michel et Kris Peeters. Ces derniers ont annoncé qu’ils s’entretiendraient avec les partenaires sociaux ainsi qu’avec les ministres-présidents des Communautés et Régions. Des problèmes d’agenda retarderont ces entretiens, pour cause de vacances, officiellement. En coulisses, certains chuchotaient que, du côté francophone, tout le monde n’était pas pressé de revoir le président du MR, Charles Michel, qui s’est engagé seul aux côtés des trois partis flamands.

Les réunions en vue de former un gouvernement fédéral ont commencé. Un groupe de travail s’est déjà penché lundi sur les questions budgétaires. Le futur gouvernement ne peut pas trop traîner: l’Europe attend la feuille de route belge pour le mois d’octobre. Or, l’enjeu est de taille: il est question de trouver 17 milliards d’euros d’ici la fin de la législature. Les réunions de négociation proprement dites ne commenceront pas avant la deuxième quinzaine du mois d’août. D’ici là, les co-formateurs auront des entretiens bilatéraux avec les représentants des différentes formations et déposeront vraisemblablement une note qui lancera les négociations à quatre. L’issue des discussions est attendue pour la rentrée. Les co-formateurs pourraient d’ici là trancher le dossier du commissaire européen. Le premier ministre sortant Elio Di Rupo a écrit à MM. Michel et Peeters pour recueillir leur avis sur la question pour le 31 juillet. Rien n’indique toutefois que le point sera réglé à cette date. La Belgique ne serait pas la seule à n’avoir pas désigné son représentant. D’autres Etats européens se font attendre ou sont en train de reconsidérer leur choix.

Le choix du commissaire fournira une indication intéressante sur le casting de la future équipe. Le nom de Kris Peeters circule pour le poste de premier ministre. Les libéraux recevraient du coup le mandat de commissaire européen que certains attribuent d’ores et déjà à Didier Reynders, si du moins les compétences sont conséquentes. La Belgique a disposé sous la législature écoulée d’un département particulièrement important: le commerce, détenu par Karel De Gucht (Open Vld), en plus du mandat de président du Conseil européen, détenu par Herman Van Romuy (CD&V). Si les questions institutionnelles seront en principe laissées de côté pour permettre à la nouvelle équipe fédérale de se concentrer sur le socio-économique, certains sujets pourraient rapidement empoisonner les discussions, comme le survol de Bruxelles.

« La Libre » a fait état mardi du plan du MR dans ce dossier, qui préconiserait un moratoire sur le plan Wathelet et donc une reconcentration des vols sur Schaerbeek, les deux Woluwe, Crainhem et Wezembeek avant un plan plus global et une révision des normes de vent. L’idée d’un allongement des nuits serait abandonnée. Le MR n’a pas voulu réagir officiellement. Dans la future opposition, le chef de groupe cdH bruxellois et bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre, Benoît Cerexhe, a déploré la « première dépantalonnade du MR ». La députée-bourgmestre de Crainhem, Véronique Caprasse (FDF), a appelé les Réformateurs à « avoir le courage » de s’opposer aux « diktats » de la Flandre. L’Union Belge Contre les Nuisances Aériennes (UBCNA) a quant à elle dénoncé cette « volonté de moratoire qui deviendra, à coup sûr, la situation définitive ».

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