© EPA

Formateur : reprise des négociations sur fond de tensions budgétaires

Les six présidents de parti qui négocient la formation du gouvernement fédéral ont repris leurs travaux peu après 17 heures. A l’agenda figurent les dossiers justice et fonction publique. Les dissensions autour des enjeux budgétaires subsistent.

Un différend est apparu vendredi à propos de l’assainissement budgétaire. Le programme de stabilité a balisé l’effort que doit réaliser chaque entité du pays. Le MR est d’avis que les entités fédérées, et singulièrement la Flandre, doivent faire plus, l’effort à réaliser ayant pratiquement doublé depuis que les objectifs de répartition ont été fixés.

Le président du MR Charles Michel est sorti de ses gonds vendredi, il a répété son message samedi et a une nouvelle fois insisté lundi, lors d’une conférence de presse après le Conseil du Mouvement.

Arrivant à la présidence de la Chambre en fin d’après-midi, Charles Michel s’est dit « déterminé » à défendre ses arguments.

Entre-temps, le président du MR a subi une volée de bois vert de la part des principaux ministres du gouvernement wallon et de la Communauté française, de la Région bruxelloise, et des écologistes qui ont dénoncé l’opportunisme du chef de file libéral.

Onkelinx : « Je ne vois pas à quoi sert ce genre de musculation »

Certains négociateurs n’étaient pas en reste ce lundi à leur arrivée au 10 rue de la Loi. « Je ne vois pas à quoi sert ce genre de musculation. Ce qu’on attend de nous c’est que nous formions un gouvernement », a réagi Laurette Onkelinx (PS) à propos des prises de position du MR.

« Ca suffit », a lancé le président du cdH Benoît Lutgen, appelant à laisser de côté « les guéguerres droite-gauche, fédéral contre entités fédérées », et réclamant une « prise de responsabilité » de chacun. « Il faut un budget, créer de l’emploi; il va falloir chercher l’argent à chaque niveau de pouvoir, mieux lutter contre la fraude fiscale et sociale », a-t-il ajouté, demandant, au nom de la confiance, qu’un gouvernement puisse être mis sur pied très rapidement.

CD&V et NV-A critiquent le fond, l’Open Vld la forme

Au nord du pays, le ministre N-VA du Budget Philippe Muyters a rappelé que la Flandre avait déjà économisé 2 milliards d’euros, ce que le fédéral et les autres entités du pays n’ont pas fait. Estimant que la sortie de Charles Michel était destinée à son arrière-ban, il a considéré qu’elle ne méritait guère plus d’attention.

Le président du CD&V Wouter Beke a réagi sèchement, qualifiant d' »inacceptables » les déclarations de Charles Michel. Le gouvernement flamand a réalisé 2 milliards d’euros d’économies et a ramené son budget à l’équilibre, a-t-il rappelé, faisant observer que si toutes les entités en avaient fait de même, la facture au fédéral se serait retrouvée allégée de 800 à 900 millions d’euros.

Enfin, le président de l’Open Vld Alexander De Croo a estimé « tout à fait normales » les revendications appelant à une participation de « toutes les entités du pays, d’Ostende à Arlon » à l’effort visant à trouver quelque 10 milliards d’euros, faute de quoi « il va falloir augmenter les taxes ». Il a regretté que la discussion se fasse par presse interposée.

Levif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire