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Forem : pas question d’exclure des chômeurs à la faveur du CPAS

Le ministre wallon de l’Emploi, André Antoine (cdH), et le Forem ont réaffirmé lundi qu’il n’était nullement question d’exclure des chômeurs ou de s’en décharger à la faveur du suivi individualisé des demandeurs d’emploi qui se met en place en Wallonie.

Les CPAS et à leur suite la CSC ont fait part de leurs inquiétudes à propos de l’établissement de quatre standards de demandeurs d’emploi, et particulièrement du dernier qui vise des personnes très éloignées de l’emploi présentant des troubles médicaux ou psychologiques importants. Ils craignent que l’Office régional de l’emploi ne se décharge de celles-ci sur d’autres organismes.

Ce standard a été conçu comme un outil à la disposition du conseiller du Forem dans le cadre du suivi des jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi et est expérimenté depuis octobre 2009 à Namur et à Liège.

A ce jour, 681 demandeurs d’emploi ont été pris en charge dans ce cadre par des assistants sociaux qui les ont dirigés vers des centres de guidance, d’aide aux toxicomanes, les mutuelles ou encore l’Agence wallonne pour les personnes handicapées. Seul 10 personnes ont été orientées vers un CPAS pour des aides ponctuelles (trouver un logement d’urgence, intervention pour une caution locative, etc.), soit des tâches relevant de la mission de ces instances. « Le Forem ne peut pas tout faire », a fait remarquer le ministre.

Un processus temporaire

Cette intervention d’opérateurs extérieurs est toutefois temporaire dans ce processus, a-t-il assuré, et fera l’objet de partenariats. Un décret est en cours d’élaboration et une nouvelle direction générale, chargée des relations avec les opérateurs extérieurs verra le jour.

Cette façon de faire vise à sortir d’une approche purement statistique de l’accompagnement. Elle trouve son origine dans la concertation entre les responsables des offices régionaux de l’emploi et l’Office national de l’emploi (Onem) pour éviter que certaines personnes ne soient injustement victimes du plan d’accompagnement des chômeurs, a expliqué le directeur du Forem Formation, Basilio Napoli.

« Dans le cadre de discussions entre fonctionnaires dirigeants, nous avons constaté que ces publics étaient victimes du Plan. Il est impossible qu’ils répondent aux critères de disponibilité de l’emploi. C’est une approche extrêmement sociale: on ne peut pas traiter ces personnes dans l’approche de la disponibilité de la même façon que d’autres », a-t-il souligné.

Un accord prévoit que les facilitateurs de l’Onem ne convoqueront pas les chômeurs qui se trouvent dans cette situation pendant 18 mois. Faute de gouvernement fédéral, il n’a pas pu être mis en oeuvre.

L’Onem a toutefois envoyé une circulaire à ses contrôleurs pour assouplir le contrôle de disponibilité, a indiqué le ministre. « Si l’Onem a accepté, c’est parce que nous avons apporté la garantie de l’individualisation », a-t-il ajouté.

Selon M. Antoine, il est temps de sortir de l' »hypocrisie » qui entoure cette question. « Nous savons bien qu’un demandeur n’est pas l’autre. Nous devons donc imaginer des réponses différenciées. Dans certains cas, si on ne prend pas soin de certaines personnes, elles risquent des sanctions. C’est pour cela que nous avons établi des parcours individualisés », a-t-il expliqué.

Ce dispositif a fait l’objet d’une concertation avec les partenaires sociaux. Le ministre s’est donc étonné des craintes exprimées par la CSC. « Je regrette que certains n’ont pas le courage de dire ce qu’ils ont décidé », a-t-il dit.

Le ministre des Affaires intérieures, Paul Furlan (PS), avait relayé les inquiétudes des CPAS dans un communiqué. « Il y a eu confusion. Nous nous sommes expliqués. L’incident est clos », a commenté M. Antoine.

Le Vif.be, avec Belga

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