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Flandre: l’anglais à la place du français comme deuxième langue d’apprentissage?

Le ministre flamand de l’Enseignement, Pascal Smet, propose que les écoliers flamands apprennent l’anglais plutôt que le français comme seconde langue. Les réactions sont nombreuses, au Nord comme au Sud du pays.

Le ministre flamand de l’Enseignement Pascal Smet (sp.a) a l’intention de remplacer le français par l’anglais comme deuxième langue dans l’enseignement flamand. Il se défend toutefois, dans l’édition de dimanche du quotidien flamand De Gentenaar, de toute hostilité envers les Francophones en agissant de la sorte. Il voudrait par ailleurs qu’il en soit de même dans tous les pays de l’Union européenne. Selon lui, le projet européen ne peut réussir que si l’on renverse les barrières linguistiques pour pouvoir tenir un discours commun à partir d’une langue commune en Europe. Si les habitants de l’Europe peuvent avoir une langue commune à côté de leur langue maternelle, qu’ils doivent choyer, l’unification européenne pourra en être positivement influencée, pense-t-il

Il pense également à faire donner des cours tels l’histoire et la géographie en d’autres langues que le néerlandais, comme l’anglais. Les Wallons le font déjà, bien qu’ils aient choisi le néerlandais, a-t-il fait remarquer.

L’initiative du ministre s’est déjà attirée les critiques des libéraux d’Open Vld, selon lesquels l’élaboration d’une hiérarchie des langues constitue un combat dépassé. Ils estiment qu’il est grand temps que la Flandre arrête de faire du sur place en matière d’enseignement des langues. Alors que la connaissance des langues constituait l’un des atouts de la Flandre, c’est la Belgique francophone qui a aujourd’hui pris l’avance en la matière, estime Open Vld.

Côté francophone, la ministre de l’Enseignement obligatoire en Communauté française Marie-Dominique Simonet ne s’étonne guère, en tant que Francophone, de la proposition du ministre flamand Pascal Smet. Elle regrette toutefois une initiative qu’elle juge contraire à l’ouverture de la Flandre vers ses partenaires wallons et français. Il s’agit là d’une manière d’imposer une vision qui nie la réalité des échanges entre la Flandre et les Francophones, dit-on dans l’entourage de la ministre, qui n’entend pas jeter de l’huile sur le feu communautaire à ce sujet. Mme Simonet se pose aussi la question de savoir ce que pensent les patrons flamands de la proposition de M. Smet.

LeVif.be, avec Belga

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