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Feu vert du gouvernement à l’envoi de 70 militaires au Mali

Le Vif

Le gouvernement a donné jeudi après-midi son accord à l’envoi d’une septantaine – soit vingt de plus qu’initialement envisagé – militaires belges pour assurer la protection des instructeurs européens de la mission de formation et de conseil à l’armée malienne (EUTM) à partir de début juillet, a-t-on appris de bonnes sources.

L’envoi de ce détachement – une compagnie d’état-major, un élément d’appui et un peloton de « force protection » – destiné à compléter un contingent espagnol a été décidé lors d’un Conseil des ministres électronique, a-t-on précisé au ministère de la Défense.

Ce peloton belge sera engagé pour la défense des infrastructures, des instructeurs et du personnel de la mission EUTM. Il sera également chargé de protéger les convois entre Koulikoro (le principal lieu de la formation des unités maliennes, ndlr) et Bamako et de participer à une force d’intervention rapide (« Quick Reaction Force », QRF en jargon militaire) qui devrait intervenir en cas d’incident. La Belgique altérera le commandement de la force de protection avec l’Espagne.

La question de l’augmentation de la participation belge à l’EUTM-Mali avait déjà été abordée la semaine dernière en conseil ministériel restreint, mais renvoyée à un groupe de travail en raison de réticences des deux partis socialistes, a confié un spécialiste du dossier à l’agence BELGA.

Répondant à une demande de la France, le Conseil ministériel restreint a approuvé le 13 mars la proposition du ministre de la Défense, Pieter De Crem (CD&V), de déployer un contingent d’une cinquantaine de militaires au Mali pour assurer la protection des formateurs européens. La décision des principaux ministres du gouvernement portait alors sur l’envoi d’un peloton – soit une trentaine d’hommes, renforcés avec des moyens logistiques à l’académie militaire de Koulikoro, une localité située à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Bamako.

Le Conseil des ministres a également décidé jeudi de prolonger la participation jusqu' »au plus tard le 31 juillet » prochain la mission des deux hélicoptères Agusta A109 en configuration d’évacuation médicale, mis en oeuvre par 35 militaires affectés à l’EUTM, souhaitant qu’une autre nation prenne alors le relais.

Les deux hélicoptères Agusta, basés à Bamako, sont affectés à l’EUTM Mali depuis fin mars, après avoir participé à l’opération française Serval lancée le 11 janvier par Paris pour stopper la progression des islamistes armés du nord du Mali vers le sud.

L’EUTM est dotée d’un budget de 12,3 millions d’euros pour les frais généraux pour un mandat initial de quinze mois, éventuellement renouvelable. Chaque pays contributeur – une bonne vingtaine, sous commandement français – finance le déploiement de ses militaires.

Son quartier général est situé à Bamako, où elle mène aussi depuis plus d’un mois une mission de « conseil et d’expertise » afin de réorganiser l’armée malienne; qui avait été incapable de résister aux groupes armés ayant envahi le nord du pays et qui menaçaient Bamako début janvier. L’UETM doit former au total quatre bataillons – soit quelque 2.500 soldats, « la moitié de l’armée malienne » – par tranche de deux mois et demi environ.

Pour la Belgique, la durée initiale de cette nouvelle mission de protection est de quatre mois, renouvelable, avec un coût estimé à 2,2 millions d’euros par période, selon la Défense.

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