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Fédération Wallonie-Bxl : « l’amour doit être bilatéral », dit Demotte

Le Vif

Le lien entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et les institutions bruxelloises, mis en question jeudi par le chef des socialistes bruxellois Rudy Vervoort, est une question d’amour, et cet amour doit être bilatéral, a fait observer le ministre-président de la Fédération Rudy Demotte (PS), au détour du débat budgétaire de l’entité francophone. Il a vivement condamné « ceux qui mettent en place des jalons de division entre francophones ».

La cheffe de groupe MR au Parlement francophone, la Bruxelloise Françoise Bertieaux, s’interrogeait au cours du débat budgétaire sur le lien avec Bruxelles, notamment dans le cadre de l’organisme d’intérêt public Etnic, chargé des missions informatiques de la Fédération, et notamment des statistiques.

« La Fédération Wallonie-Bruxelles a à chaque fois essayé d’associer les différentes entités francophones », a assuré M. Demotte, citant le partage des statistiques, ou encore la banque-carrefour, un outil de données inter-administrations que s’apprêtent à développer en commun la Fédération et la Région wallonne.

« A chaque fois, la Cocof (Commission communautaire commune) a refusé » cette association, a déploré le chef des deux gouvernements, ciblant cette institution qui assure en Région bruxelloise les compétences communautaires relevant de la Fédération au sud du pays.

Le vice-président Ecolo des deux gouvernements, Jean-Marc Nollet, a ajouté à cette liste les codes de l’administration publique. « On peut aimer, mais l’amour doit être bilatéral », a fait observer Rudy Demotte.

Le président de la fédération bruxelloise du PS, Rudy Vervoort, a suscité des réactions jeudi en réclamant dans La Libre une refonte des institutions francophones, estimant que la Fédération Wallonie-Bruxelles n’était pas adaptée pour la Région bruxelloise et remettant en cause la « double casquette » du ministre-président Rudy Demotte.

Dans la foulée, le président du PS, Thierry Giet, a souligné sur Twitter qu’un dédoublement de la présidence des gouvernements wallon et de la Fédération n’était « pas à l’ordre du jour ». M. Vervoort a alors réaffirmé sur le réseau social sa volonté d’un « lien fort entre Wal-bru pour l’avenir de deux régions fortes ».

Ce débat surgit alors que les députés francophones du pays ont entamé mercredi, dans le cadre d’une « Commission Wallonie-Bruxelles » présidée par Rudy Demotte, un large débat sur les entités fédérées qui assureront « in fine » l’exercice de chaque compétence qui sera défédéralisée dans le cadre des accords institutionnels.

Pour le député Marcel Cheron (Ecolo), les francophones ne doivent « plus traîner pour tirer au clair » l’avenir de leurs relations. « Rudy Vervoort remet en cause l’Olivier et la double casquette, mais cela manque de clarté et de conséquence ! Il est plus que temps de mettre fin à des déclarations qui jettent le brouillard », a-t-il exhorté à la tribune du parlement de la Fédération.

« Que va penser la Flandre qui a toujours fait – et fait toujours – de Bruxelles un enjeu majeur », s’est-il demandé. Déplorant les « fins de non-recevoir » que se voit opposer la Fédération de la part d’entités bruxelloises, il a invité le député Béa Diallo, candidat déclaré à la présidence du PS bruxellois, à « faire vivre le débat » pour apporter la clarté.

Reprenant la parole, Rudy Demotte a appelé à un « exercice de mise à nu de l’ensemble des compétences de la Fédération » en tenant compte des efforts à consentir par tous. « Chacun doit assumer un discours un tant soit peu responsable. Je condamne avec la plus grande fermeté ceux qui mettent en place des jalons de division entre francophones », a-t-il conclu.

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