© Thinkstock

Fédération Wallonie-Bruxelles : les emplois dans l’enseignement ouverts aux non-Belges

Le Vif

Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé mercredi, à l’issue d’un débat tendu entre la majorité et l’opposition MR, un décret ouvrant les emplois dans l’enseignement francophone aux étrangers.

Présenté par la ministre de l’Enseignement obligatoire Marie-Dominique Simonet, le texte vise à permettre à des non-Belges d’accéder à des fonctions d’enseignants, ce qui devrait permettre résorber le déficit de vocations dans ce secteur.

Ces étrangers devront toutefois satisfaire aux mêmes exigences scientifiques, pédagogiques et de maîtrise de la langue française que les enseignants belges.

Le texte, qui sera d’application pour la rentrée scolaire de septembre, complète des dispositions similaires déjà en vigueur depuis plusieurs années dans la fonction publique régionale et communale en Wallonie et à Bruxelles.

Le décret a bénéficié du soutien de la majorité Olivier (PS, cdH et Ecolo) ainsi que de l’appui des élus FDF.

Le MR a, lui, voté contre le texte, accusé de « brader la nationalité belge », de ne « rien faire pour favoriser le vivre ensemble », et qui va ouvrir l’école « à l’ensemble des nationalités du monde entier », selon Willy Borsus.

Mardi dans la presse, le député réformateur le député avait dénoncé la « concurrence » ainsi créée à l’égard des candidats enseignants wallons et bruxellois. « Il y aura dans un avenir proche 15, 20 voire 30 % d’enseignants d’origine étrangère non-Européens en fédération Wallonie-Bruxelles », avait-il affirmé. Des propos qui avaient suscité l’indignation dans la majorité.

Au séance plénière du Parlement mercredi, la ministre a fustigé le « dérapage » et l’attitude, selon elle, « détestable » et « poujadiste » du MR sur ce dossier.

Plusieurs non-Belges travaillent déjà à l’heure actuelle comme enseignants suite à une dérogation, a-t-elle rappelé. « Ce sont des enseignants de grande qualité et appréciés de leurs collègues », a martelé Mme Simonet.

Elle a rappelé au passage que son texte avait bénéficié du soutien unanime des acteurs de l’école, à savoir les syndicats et les pouvoirs organisateurs. « Vous êtes bien seul à ne rien comprendre, à ne pas voir les drames dans les écoles », a-t-elle lancé à l’adresse de M. Borsus.

Intervenant au nom du PS, Mohamed Daïf a critiqué le « populisme » et la « démagogie » du MR qui « joue sur la peur irraisonnées de l’étranger », alors que ce décret vise à « ouvrir le métier d’enseignant à toutes les bonnes volontés et à toutes les bonnes compétences », a-t-il défendu.

« Ce texte permettra une sélection des enseignants en fonction de la qualité des candidats, et plus en fonction de leur origine », a vanté de son côté Barbara Trachte. Bien qu’en dehors de la majorité, le FDF a soutenu le décret. « Ce texte peut constituer un apport positif à notre enseignement », a jugé Caroline Persoons.

Les partis de l’Olivier ont également tous dénoncé mercredi l’attitude, selon eux, contradictoire du MR qui, lorsqu’il était au pouvoir à la Région bruxelloise en 2002, avait approuvé un décret ouvrant le fonction publique régionale aux étrangers.

Cette mesure qui avait été étendue pour les emplois communaux peu après, toujours avec le soutien des libéraux, ont-ils rappelé.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire