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Faut-il instaurer un quota de femmes à la tête de l’administration ?

L’idée défendue par le secrétaire d’État à la Fonction publique Hendrik Bogaert (CD&V) d’instaurer un quota d’un tiers de femmes parmi les hautes fonctions de l’administration est tout simplement interdite légalement et de plus humiliante, a jugé le député N-VA Ben Weyts.

La réaction du secrétaire d’État est « impulsive », estime le député nationaliste flamand. « Instaurer des quotas de genre est interdit par la Cour européenne de Justice. La discrimination, même positive, reste de la discrimination », a commenté Ben Weyts auprès de l’agence Belga.

Le député invite Hendrik Bogaert à prendre exemple sur le gouvernement flamand qui s’est fixé des objectifs chiffrés et a fait passer à un quart le nombre de femmes au sommet de son administration. « Un fonctionnaire à l’émancipation organise des actions spécifiques pour les groupes-cibles sous-représentés », illustre Ben Weyts.

C’est ainsi qu’une priorité est donnée au candidat issu d’un groupe-cible s’il est classé à égalité avec un autre candidat.

Ben Weyts qualifie en outre d’humiliant un quota pour les femmes. « Tout comme chacun, elles souhaitent être sélectionnées sur base de leurs connaissances et de leur talent, et non en fonction de leur sexe », conclut-il.

Hendrik Bogaert pour un quota de femmes

Seule une femme figure actuellement parmi les douze « top managers » de l’État et sur les 91 emplois de hauts fonctionnaires, 13 sont occupés par une femme, soit 14 %. « C’est trop peu et je suis pour un quota pour les femmes, je proposerai un tiers de femmes au top de l’administration », a déclaré Hendrik Bogaert ce matin sur les ondes de Twizz radio, notant que ce point ne figure pas dans l’accord du gouvernement.

Évoquant l’existence d’un « plafond de verre », phénomène sociétal qui complique tacitement l’accès des femmes aux plus hautes fonctions, Hendrik Bogaert relève que beaucoup de candidates réussissent les examens du Selor, mais que « très peu sont nommées » au final.

Concernant les entreprises publiques, le secrétaire d’État se prononce aussi pour faire passer les fonctionnaires et les dirigeants par le Selor, afin d’éviter la politisation des nominations.

Il dit n’être pas au courant « officiellement » d’un courrier adressé par le Premier ministre Elio Di Rupo aux présidents des partis de la majorité fédérale afin de prendre connaissance des fonctions importantes détenues dans les services et entreprises publiques.

Le Vif.be, avec Belga

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