© Belga

« Faire glisser une partie de la charge sur les revenus du travail vers d’autres revenus »

Le gouvernement a la volonté de mener une réforme fiscale dont l’objectif est de faire glisser une partie de la charge sur les revenus du travail vers d’autres revenus, a rappelé le Premier ministre, Charles Michel, lors de son audition en Commission de la Chambre. M. Michel a reconnu que tous les ministres du gouvernement fédéral ne s’exprimaient pas de la même manière mais leur message est identique, a-t-il assuré.

L’accord de gouvernement énonce que la pression fiscale et parafiscale en Belgique est très élevée et qu’il y un déséquilibre à ce propos entre les revenus du travail et les autres sources de revenus.

Des mesures ont déjà été décidées pour corriger cet état de fait, a expliqué M. Michel: taxe sur les opérations boursières, taxe sur les structures juridiques à l’étranger, etc. « On a commencé le travail pour corriger cela et on va le continuer », a-t-il ajouté, en faisant remarquer que son équipe avait reçu la confiance du parlement il y a à peine un mois. Plusieurs députés ont mis en avant les discours divergents de certains ministres à propos d’une taxation des revenus du capital, en particulier des plus-values.

« Apparemment, chaque parti du gouvernement a sa vision. Ce gouvernement est une armée mexicaine. Qui est le chef de ce gouvernement? « , a lancé Kristof Calvo (Groen-Ecolo). « Vous êtes resté dans le maquis. Si vous voulez donner un cap à ce gouvernement, vous devez en sortir », a renchéri Vanessa Matz (cdH). « Chacun des ministres, avec d’autres mots et avec son style, a donné le même message », a affirmé M. Michel. Et de poursuivre: « c’est au gouvernement que les décisions seront prises, et quand elles seront prises, elles vous seront communiquées et seront débattues au parlement ».

La concertation sociale a également occupé une large place dans le débat, deux semaines après la manifestation nationale qui a mobilisé 120.000 personnes.

« Vous n’annoncez aucun changement de cap alors que 120.000 personnes sont descendues dans la rue pour vous demander d’abandonner vos mesures », a regretté Eric Thiébaut (PS). Le gouvernement a, dès le lendemain du vote de confiance, entamé le dialogue social, a répondu le premier ministre. « Chaque ministre y travaille, et ce depuis le premier jour. » La concertation sociale est toutefois une tâche ardue: « les difficultés ne remontent pas à la coalition suédoise. Elles datent de plusieurs années ».

Parmi les compétences particulières du Premier ministre, figure la coordination de la sécurité. Un Conseil national de sécurité verra le jour, dont il assurera la présidence, qui fera office de point de contact pour toutes les questions de sécurité et de renseignement et qui se réunira à chaque fois que la situation l’exige. « Nous avons la responsabilité de travailler pour élever le niveau de sécurité », a clamé M. Michel, épinglant la montée de l’extrémisme et les risques de terrorisme dans le monde.

Un discours qui a toutefois effrayé certains députés l’opposition. « On va arriver à une situation dans notre histoire où une telle concentration de pouvoir sera entre les mains de l’exécutif. Vous vous inspirez de la NSA (agence américaine de la sécurité). En tant que démocrate, je suis inquiet », a dit Raoul Hedebouw (PTB).

Le premier ministre doit également veiller à la mise en place du centre de cybersécurité. Les crédits sont prévus, une dizaine de personnes vont être recrutées et, dans le courant de l’année prochaine, cet organe sera opérationnel, a-t-il assuré.

Contenu partenaire