Thierry Denoël

Facebook : le cauchemar ?

Thierry Denoël Journaliste au Vif

Le géant américain a démenti le bug. Et pourtant, des dizaines de milliers d’internautes ont bien confirmé que d’anciens messages privés envoyés entre 2007 et 2009, voire 2011, étaient désormais visibles par tous leurs contacts sur leur mur Facebook.

Une faille de sécurité sans précédent pour le plus grand réseau social mondial. Enorme ! Cauchemardesque même pour la firme de Mark Zuckerberg, qui vient de connaître une entrée en bourse désastreuse. Pour les utilisateurs du site aussi, le cauchemar serait à la hauteur du bug : pour supprimer ce nouvel historique « privé », parfois gênant, il faut deleter les publications une à une. Sans compter qu’en rendant publics des mails privés, Facebook, qui compte 950 millions d' »amis » actifs, pourrait bien être devenu le plus grand briseur de ménages de tous les temps.

Pour l’heure, le doute est encore permis. Facebook campe sur ses positions : les messages apparus sur certains profils ne proviendraient pas de mails privés mais seraient d’anciennes publications du mur, donc déjà visibles par tous. Par ailleurs, les témoignages contraires incriminant la sécurité du site sont nombreux et précis. Lundi en fin de journée, contrairement à la maison mère, Facebook France ne se prononçait pas sur la source du problème, à savoir : bug ou hacking. Reste encore la thèse, tout de même peu probable, de l’hallucination collective d’internautes trahis par leur mémoire.

En attendant de démêler le vrai du faux, cette nouvelle « affaire » Facebook pose, une fois de plus, la question de la sécurité des réseaux sociaux. Ceux-ci ne sont pas à l’abri de leurs propres failles et encore moins d’arnaques perpétrées par des cybercriminels de plus en plus professionnels. Cela doit nous rappeler une règle essentielle : plus on partage plus on s’expose. Pourquoi exposer sur le Net ce qu’on ne montrerait pas en rue dans la vie réelle, et cela même si des paramètres de sécurité promettent de préserver notre jardin secret entre amis ? Pour un géant comme Facebook, nous restons avant tout une marchandise valorisée par nos données personnelles et les heures que nous passons à alimenter profil, timeline, etc. Derrière cette apparente convivialité numérique se cache un énorme business dont nous pouvons faire les frais de manière fatale.

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