Pierre Havaux

Fabiola se met à la niche fiscale

Pierre Havaux Journaliste au Vif

La veuve du Roi de Baudouin, sans héritier direct, veut éviter que le fisc n’ait la main trop lourde à l’heure de son trépas. Elle choisit une Fondation pour mettre son patrimoine, notamment issu des deniers de l’Etat, à l’abri des droits de succession. On est prié de se rassurer : c’est pour la bonne cause. Sauf qu’elle est surtout catholique.

A 84 ans, Fabiola se doute qu’elle ne fera plus de vieux os, elle sent bien que ses forces doucement l’abandonnent. Il est grand temps de mettre de l’ordre dans ses affaires terrestres. De préparer intelligemment sa succession.

Sage réflexe. D’autant que la veuve du Roi Baudouin n’a pas d’héritier direct. Et laissera tout de même derrière elle un joli magot. Près de 27 millions d’euros versés en guise de dotation publique en vingt ans de veuvage, sans compter ce que son époux lui a laissé comme fortune personnelle.

Fabiola est une femme prévoyante et avisée. Comme le commun des mortels, elle s’est informée sur ce qui attend son patrimoine, à l’heure de passer à la caisse de l’Etat. Bigre : des droits de succession imposés à hauteur de 70%. Dieu, que le fisc a la main lourde ! Heureusement, il autorise des échappatoires tout à fait légaux. Rudement bien conseillée, la Reine n’a pas fait la fine bouche. Comme n’importe quel fortuné.

Comme le relate Sudpresse, elle vient de choisir la voie de la fondation privée, baptisée « Fons Pereos. » Rien à voir avec un honteux mécanisme d’évasion fiscale, digne d’un Depardieu. Non, les statuts de la Fondation attestent à suffisance de la noblesse de la cause poursuivie. C’est pour aider les membres de sa famille, et promouvoir les oeuvres et la mémoire du couple royal, que la Reine met ses sous à l’abri de la voracité du fisc.

Ce sera aussi pour soutenir financièrement une autre fondation à vocation religieuse, la « Fondation Astrida », fondée par le Roi Baudouin en 1992, et qui vise à encourager les institutions catholiques.

Bonne nouvelle pour les cathos. Moins bonne surprise pour les caisses du Royaume. Mais aussi pour tous les contribuables, laïcs, musulmans et autres, qui ont alimenté durant vingt ans la dotation publique allouée à Fabiola, sans partager ses convictions religieuses.

L’usage de l’argent public que la Reine a décidé de faire après sa mort n’est décidément pas neutre. Normal ?

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