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F-16: peu voire pas de réponse

Les audits demandés à propos du remplacement des F-16 n’apportent que peu voire pas de réponse aux questions qui se posent dans le dossier, estiment des députés de l’opposition qui ont consulté les documents mis lundi à la disposition du parlement.

L’existence de deux études de l’avionneur militaire Lockheed Martin sur la possibilité de prolonger l’activité des F-16 actuels et leur rétention par des hauts gradés de l’armée ont provoqué de vifs remous politiques. Elles ont conduit le gouvernement à demander un audit interne à l’inspection générale des forces armées et un audit externe au comité d’audit fédéral.

« Y a-t-il eu manipulation? Le ministre Vandeput engage-t-il sa responsabilité politique? Etait-il au courant? Nous n’avons pas de réponse », a souligné la députée Julie Fernandez-Fernandez (PS).

Les deux enquêtes, disponibles uniquement en néerlandais, retracent notamment la chronologie de ces études, depuis un discours de clôture en 2016 de l’Aircraft Structurial Integrity Program au Texas, où cette prolongation des F-16 est évoquée, jusqu’à une réunion au sein de la Composante Air de l’armée belge en mai 2017 où l’étude de Lockheed Martin est discutée, a-t-on appris. Un lieutenant colonel anonyme estime que les résultats peuvent avoir une influence sur la procédure de remplacement des avions de combat et doivent donc être communiqués au Chef de la Défense et au ministre de la Défense. Son supérieur, le colonel Peter Letten, en charge du matériel volant, juge au contraire que ce n’est pas nécessaire, ces résultats étant « sans valeur ». Les autres officiers supérieurs mis au courant, dont le chef de la Composante Air, le général Frederik Vansina, et le chef du programme de remplacement, le colonel Harry Van Pee, ne remettent pas en cause cette décision.

Alors qu’il livre, selon les parlementaires, peu d’informations, l’audit réalisé par l’armée pointe tout de même du doigt le lieutenant-colonel X, indiquant qu’il serait frustré du poste qu’il occupe.

Seul un membre du cabinet du ministre de la Défense a été entendu.

« Ce n’est pas aux militaires de décider quelles sont les informations dont doivent disposer les politiques. C’est aux politiques de prendre les décisions. S’ils n’ont pas toutes les informations, il y a un problème », a déploré Benoît Hellings (Ecolo).

A entendre les députés, des pièces importantes ne sont pas communiquées au parlement. « Ce n’est pas une façon sérieuse d’exercer le contrôle parlementaire », a fustigé Georges Dallemagne (cdH).

Du côté des socialistes flamands, Dirk Van der Maelen, à l’origine des révélations, ne comprend pas la confidentialité qui entoure ces audits.

« C’est une situation digne du 19e siècle. Je ne vois pas quel est le fondement juridique de cette décision », a-t-il dit.

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