Le F-16 a besoin d'être remplacé. Mais quand ? © BAS BOGAERTS/ID PHOTO AGENCY

F-16 : l’investissement matériel au sein de la Défense est nécessaire, selon les syndicats

L’investissement matériel au sein de la Défense est nécessaire, ont indiqué jeudi les syndicats militaires à l’agence Belga en marge de la publication d’une étude de Lockheed Martin indiquant que la durée de vie des F-16 pouvait être prolongée de six ans.

« Cela fait trente ans que des économies sont faites sur le dos de la Défense, au niveau du matériel et du personnel. Or, l’armée a besoin de matériel adéquat pour répondre aux exigences de l’Otan et de l’Union européenne, mais aussi à ses propres ambitions. Le remplacement des F-16 est positif en termes de vision stratégique », a souligné Edwin Lauwereins du SLFP. Il a toutefois concédé que la priorité de base était la valorisation du métier militaire, « et notamment les rémunérations et allocations ».

Inquiet des véritables priorités de la Défense, le syndicaliste parle d’une affaire « malheureuse » et espère voir les vrais coupables désignés. « Nous sommes presque sûrs qu’il fallait envisager le remplacement des F-16. C’est vrai, six ans ça compte mais ce n’est pas grand chose par rapport à l’entrée de ces avions à la Défense belge, en 1975. En outre, cela peut devenir dangereux pour les utilisateurs, à savoir nos pilotes », estime Marc Verhelst de la CSC.

Le syndicat chrétien redoute par ailleurs de voir éclater un nouveau scandale. « Ce qui nous intéresse c’est la gestion autour de ces contrats d’achat, les retombées économiques éventuelles et les répercussions sur l’emploi liées à la maintenance et la révision des appareils. Nous espérons que le gouvernement ne sera pas une nouvelle fois embobiné comme il l’a été dans l’affaire Agusta Dassault. »

Enfin, l’ACMP-CGPM « a toujours soutenu qu’il n’y avait pas d’alternatives et que les appareils tomberaient ». « Il est évident qu’il existe de réelles possibilités de prolonger la durée de vie de nos F-16, mais les conclusions du fabricant ont été balayées d’un revers de la main », a réagi le responsable du syndicat militaire Yves Huwart. Ce dernier a souligné que la prolongation de l’utilisation des appareils nécessitait une intervention budgétaire d’un peu plus de 2 milliards d’euros, soit beaucoup moins que les 15 milliards prévus pour l’achat de matériel de remplacement.

« Si cet investissement peut être clarifié, un certain nombre d’autres mesures budgétaires peuvent également l’être », a souligné le représentant syndical qui fustige particulièrement la réduction constante des ressources humaines au sein de la Défense ainsi que le dossier houleux des pensions. « S’il apparaît aujourd’hui qu’il n’était pas si nécessaire d’opérer un remplacement, la facture des pensions aurait pu être atténuée et on n’aurait pas si drastiquement limité le recrutement. »

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