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F-16 belges en Syrie : quelles options pour un pilote en détresse ?

Stagiaire Le Vif

La Belgique, qui participe depuis des mois en Irak à la lutte contre le terrorisme de Daesh, n’est pas dotée d’une procédure de sauvetage pour ses aviateurs en perdition. En cas d’accident en territoire ennemi, ceux-ci doivent compter sur eux-mêmes ou sur l’intervention d’une armée alliée.

Depuis plus d’un an et demi, la Belgique a rejoint officiellement la coalition internationale qui affronte l’Etat Islamique. Notre pays a mis à disposition des forces armées six appareils de type F-16 qui, depuis le début des hostilités, ont mené à bien plusieurs centaines de missions contre des cibles terrestres du groupe islamiste.

Ces sorties ne sont évidemment pas sans risques pour les pilotes. Bien que Daesh ne possède pas de force aérienne susceptible de jouer des coudes en plein ciel, sa puissance de frappe sol-air demeure encore suffisamment efficace pour cibler des appareils volants. Qu’en est-il d’ailleurs des mesures de sécurité en cas d’incident ? Qui viendrait secourir un pilote belge dont l’avion a été abattu en territoire occupé ?

Ce genre de procédure relève de ce qu’on appelle le « Combat Search and Rescue » (littéralement « la procédure de recherche et sauvetage au combat »), ce dont la Belgique ne dispose pas. Une réalité qui ne devrait pas évoluer de sitôt au vu de l’investissement conséquent en hélicoptères et en forces spéciales, ce que le futur plan stratégique belge n’est pas disposé à faire.

Outre l’aspect budgétaire, le rayon d’action de la mission belge, limité jusqu’à aujourd’hui au territoire irakien, n’a pas non plus nécessité la mise en place d’une cellule de secours. Que se passerait-il toutefois si la Belgique est amenée à combattre également en Syrie ? Un avenir encore difficile à évaluer pour la Défense, interrogée par Le Soir. Car la situation de l’espace aérien en Syrie est bien plus délicate compte tenu de la présence accrue de Daesh et des forces d’opposition internationales. Résultat des courses ; le ciel syrien est surchargé avec une centaine d’avions de combat qui y évolue en permanence, sans compter les nombreux drones et le retour récent de la chasse de Bashar Al-Assad et de ses nouveaux appareils russes.

A l’heure actuelle, notre défense reste donc cantonnée à sa participation irakienne, mais les choses pourraient évoluer lorsqu’elle prendra le relais de la mission néerlandaise.

Quelles options pour un pilote en perdition ?

En cas d’atterrissage forcé sur un terrain hostile, un pilote belge a deux options à disposition. Premièrement, compter sur lui-même et son matériel, contenu dans son gilet ; un pistolet FN Five-Seven, une torche de détresse, une lampe de poche, du camouflage, une radio à émission de deux fois 20h, un litre d’eau et des lunette de vision nocturne. Une panoplie à laquelle il peut ajouter ce que contient la poche de secours contenue sous son siège éjectable ; une scie et une pelle deux en un, une couverture, une toile hermétique et trois litres d’eau. Deuxième option ; profiter des secours d’une unité alliée, souvent les Etats-Unis, qui restent à ce jour les mieux entrainés pour mener ce genre d’opération, ou bien les Italiens, responsables pour l’OTAN de l’ensemble des missions « Scar » dans l’Ouest de l’Afghanistan.

Guillaume Alvarez

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