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F-16 belges en Syrie: les numéros transmis par les Russes ne correspondent pas

Il ressort des numéros d’avions transmis par les autorités russes qu’il ne s’agit pas de F-16 de l’armée belge, a indiqué jeudi le ministre de la Défense, Steven Vandeput, dans les couloirs de la Chambre.

La Défense russe a étayé jeudi lors d’une conférence de presse les affirmations selon lesquelles des F-16 belges auraient mené des bombardements dans la région d’Alep et fait plusieurs victimes civiles, a rapporté l’agence de presse russe TASS. Les engins auraient décollé de la base militaire de Muwaffaq Salti, près de la ville d’Azraq, en Jordanie, où se trouvent les appareils belges, et été réalimentés à deux reprises pas des avions américains, a fait savoir le porte-parole du ministère de la Défense russe, Igor Konashenkov. Ces informations ont été transmises par la voie diplomatique à la Belgique.

Il en ressort que les numéros d’avions fournis par les Russes ne correspondent pas aux numéros IFF transmis électroniquement par les avions belges, a expliqué le ministre de la Défense, flanqué du « patron » de la composante Air de l’armée, le général-major Frederik Vansina. « On mentionne des numéros qui ne sont pas les nôtres », a expliqué M. Vandeput. Il s’agit toutefois de codes attribués à des pays de la coalition contre Daech qui opèrent dans la zone. Le ministre attend des autorités russes qu’elles reconnaissent leur erreur et présentent leurs excuses.

L’ambassadeur russe n’a pas apporté la preuve d’un bombardement d’un F-16 belge en Syrie

L’ambassadeur de Russie en Belgique n’a pas apporté la preuve d’une implication d’un F-16 belge dans un bombardement en Syrie, dans la région d’Alep, a indiqué jeudi le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, devant la Chambre.

L’ambassadeur a été convoqué aux Affaires étrangères pour entendre le mécontentement des autorités belges à propos des accusations portées par la Russie sur l’implication de la Belgique dans la mort d’au moins six civils dans un bombardement en Syrie. L’entretien a duré près d’une heure et a réuni l’ambassadeur de Russie, l’ambassadeur en charge des relations avec la Russie à Bruxelles et un représentant du cabinet ministériel. Il a été « décevant », selon M. Reynders. Le représentant de la Russie n’a fourni aucune preuve des allégations de son pays. Le chef de la diplomatie belge a une nouvelle fois fustigé l’attitude de la Russie. Selon lui, ces accusations poursuivent d’autres motifs, dont celui d’affaiblir la coalition formée contre Daech et à laquelle la Belgique participe. « Je vois cela aussi comme une façon de présenter sous un jour meilleur leurs propres dégâts collatéraux en Syrie », a-t-il ajouté. L’opposition a réclamé plus de transparence de la part de la Belgique dans ses opérations en Irak et en Syrie. « Nous sommes à vos côtés », a répété Dirk Van der Maelen (sp.a). Rejoint par Wouter De Vriendt (Groen-Ecolo) et Marco Van Hees (PTB), il a toutefois fustigé l’absence d’informations données par les autorités belges. Selon l’association « Airwars », la Belgique se classe dans ce domaine à l’avant-dernière place de la coalition, devant le Barheïn. « Dans l’intérêt de la Belgique, je vous demande d’apporter des preuves le plus rapidement possible », a souligné M. Van der Maelen. Le PS a réclamé la réunion urgente de la Commission parlementaire de suivi de contrôle des opérations militaires à l’étranger. Cette commission se réunit à huis-clos.

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