Centre Fedasil de Jodoigne © Belga Image

Expulsion musclée: « Un ‘special flight’ doit toujours être la dernière option »

L’Inspection générale de la police, à laquelle un rapport avait été demandé sur une intervention controversée dans un centre Fedasil de Jodoigne en décembre dernier pour emmener une famille tchétchène, n’a pas de remarques au sujet du travail des agents, mais critique notamment l’attitude du directeur du centre.

Celui-ci aurait dû s’assurer que la famille était au complet au moment de l’arrivée des policiers, selon des informations issues du rapport publiées jeudi par De Standaard. La manière précipitée dont les agents de l’Office des Etrangers avaient été dirigés vers les membres de la famille présents dans le centre aurait en outre créé de la confusion inutile, alors qu’un interprète n’était pas encore là.

Stephan Parmentier, professeur de criminologie à la KUL et ancien rapporteur de la Commission Vermeersch, estime dans les pages du Standaard que le rapport est « très critique ». « L’opération n’avait pas seulement été mal préparée, l’usage d’un ‘special flight’ n’a pas été pensé pour ce genre de situations », indique-t-il. « Dans l’esprit de la commission Vermeersch », qui s’était penchée sur la politique des retours après le décès de Semira Adamu, « un ‘special flight’ doit toujours être la dernière option, par exemple si une famille s’est déjà plusieurs fois opposée » à des tentatives d’expulsion, ce qui n’était pas le cas ici, souligne-t-il. Critiquant également la décision de séparer la famille, dans cette tentative de rapatriement finalement avortée, Stephan Parmentier conclut que c’était « à la limite de ce qui est tolérable moralement et politiquement ».

Le professeur voit dans cette opération ratée un nouvel « exemple de la confusion de l’objectif et des moyens », déplorant l’usage massif de vols sécurisés « spéciaux ».

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