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Expulsion d’une chanteuse cubaine en tournée en Belgique

Gladys Hernandez, la chanteuse du groupe La Sonora Cubana, a été expulsée mardi matin. Elle était détenue au centre de transit « Caricole » à Steenokkerzeel depuis son arrivée sur le territoire belge, le 29 août dernier.

La chanteuse cubaine Gladys Hernandez a été expulsée mardi matin, malgré les efforts de quelques sympathisants pour empêcher le décollage de l’avion. L’artiste avait atterri à Brussels Airport, le 29 août dernier, pour participer à une tournée avec son groupe « La Sonora Cubana », dont plusieurs membres ont joué avec le « Bueno Vista Social Club ».

Un policier des douanes a estimé que les motifs de son séjour étaient flous et ses ressources insuffisantes. L’Office des étrangers a notamment indiqué que les dates de concerts étaient inscrites sur un calendrier datant de 2011 : « La chanteuse avait un visa en ordre, mais certaines conditions n’étaient pas remplies. Elle ne disposait pas de carte de crédit et n’avait que 600 euros en poche, alors que son séjour en Belgique devait durer environ 45 jours. Ce n’est pas un montant suffisant. Certaines dates dans son agenda ne correspondaient pas aux dates inscrites dans les lettres d’invitation et dans les divers documents émanant de boîtes de production ou des centres culturels », explique Dominique Ernould, porte-parole de l’Office des étrangers.

Alors que les autres musiciens du groupe ont pu entrer sur le territoire belge, la chanteuse a été conduite au centre de transit « La Caricole » à Steenokkerzeel. « La décision d’expulsion dépend uniquement de l’avis arbitraire d’un policier qui n’a même pas fait appel à un traducteur pendant l’interrogatoire », regrette Yvo Flachet, l’un des avocats de Gladys Hernandez. L’Office des étrangers dément cette information et affirme qu’un interprète était présent.

Pendant les premiers jours de détention de la chanteuse, les avocats avaient déposé un recours au Conseil du Contentieux des Etrangers (CCE), mais celui-ci avait été refusé, car il n’y avait pas situation d’urgence. « Le CCE n’a pas accepté de revoir la décision de l’Office car Mme Hernandez n’est pas en danger de mort ni malade. C’est absurde, et cela démontre la mauvaise jurisprudence qui règne sur le CCE », déplore Maître Flachet.

Dimanche, l’Office avait tenté d’expulser Gladys Hernandez après une première tentative avortée vendredi .L’expulsion de mardi matin est intervenue alors qu’une audience devant la chambre du conseil de Bruxelles devait se pencher mercredi sur la légalité de sa détention.

Du côté de l’Office des étrangers, on affirme avoir suivi la procédure légale : « L’Office des Etrangers était dans le droit de l’expulser, avant même l’avis de la chambre du Conseil. Nous aurions pu de toute façon la reconduire à Cuba après cette décision puisque celle-ci portait uniquement sur les conditions de détention, et non sur l’expulsion en elle-même », explique Dominique Ernould.

« L’Office des étrangers refuse tout contrôle judiciaire et n’a pas à justifier sa décision. Elle n’a pas voulu revoir le dossier alors qu’il est très clair que Gladys Hernandez ne venait que pour honorer ses dates de concert. L’Office est allé vraiment trop loin dans le cas présent », rétorque Maître Flachet.

F.I. (Stg.)

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