Philippe Defeyt, président du CPAS de Namur. © Belga

Explosion du nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration sociale

On constate une explosion du nombre de bénéficiaires (+21%) d’un revenu d’intégration sociale (RIS) au cours des cinq dernières années, une évolution qui s’aggravera encore dans les prochaines années avec les politiques d’exclusion du chômage décidées par le gouvernement fédéral, selon l’Institut pour un Développement durable (IDD) de Philippe Defeyt, par ailleurs président Ecolo du CPAS de Namur.

Les charges sont de plus en plus reportées sur les communes et la situation est particulièrement inquiétante en Wallonie, souligne-t-il.

Ainsi, l’étude prévoit qu’en 2015, la Wallonie accueillera la moitié (48%) des bénéficiaires et des dépenses du RIS, soit quelque 55.400 personnes sur un total de 115.400, et un montant de 455 millions d’euros sur un total de 939 millions d’euros.

Le phénomène est aggravé dans le sud du pays par les dernières décisions fédérales sur l’exclusion du revenu d’insertion frappant deux tiers des bénéficiaires wallons. L’augmentation du nombre de bénéficiaires du RIS est cependant prévue dans les trois régions et on constate qu’avec 27.200 personnes, la Flandre dépassera son plus haut niveau de 2010, sur les cinq dernières années.

A Bruxelles, on s’attend à 32.800 bénéficiaires en 2015, une situation également en forte hausse. Les dépenses de RIS explosent globalement, passant de 843 millions d’euros en 2014 à 939 millions d’euros en 2015.

Cette situation résulte des politiques d’exclusion et de la double liaison au bien-être (2 fois 2%) des montants du RIS. L’Etat fédéral a augmenté les taux de remboursement du RIS en 2014 mais en 2015, on s’attend à une facture salée pour les CPAS étant donné le surcoût des dernières mesures fédérales d’exclusion. Selon l’IDD, il faut s’attendre à une hausse de 11,3 millions d’euros (+8,8%) en Wallonie.

Rien que la fin des allocations d’insertion augmentera les dépenses de 8,14 millions d’euros par tranche de 1.000 bénéficiaires supplémentaires, dont 2,37 millions d’euros à charge des communes, a calculé l’IDD. La hausse est d’1,72 million d’euros rien qu’en Wallonie.

Dans ses promesses d’intervention, le fédéral a réservé une enveloppe de 19,95 millions d’euros. Selon l’étude de M. Defeyt, cette enveloppe sera cependant épuisée dès lors qu’il y aura au moins 8.400 bénéficiaires du RIS après la perte de leur revenu d’insertion. On estime à 18.000 le nombre d’exclus des allocations d’insertion au début 2015. Tous n’ont cependant pas droit au RIS.

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