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Explosion à Schaerbeek: on recherche toujours les causes du sinistre

Trois personnes ont été tuées dans la violente explosion qui a secoué le bas de Schaerbeek, samedi soir. Il semblerait que le gaz soit à l’origine du drame, mais chez Sibelga, on ne comprend pas ce qui a pu se produire. De son côté, l’Observatoire National de l’Habitat et l’Urbanisme demande l’organisation de contrôle préventif des habitations.

Les causes de l’explosion survenue samedi soir à Schaerbeek, à l’angle des rues Gaucheret et Destouvelles, n’ont toujours pas été déterminées avec certitude par les autorités. Toutes les pistes, dont celle de la fuite de gaz, sont toujours activement étudiées afin de déterminer les causes de l’explosion.

« Aucun appel pour une odeur de gaz n’a été effectué depuis un an », rapporte Philippe Massart, porte-parole de Sibelga. « Il n’y eut aucune demande d’ouverture ou de fermeture de compteur, mis à part au 193 de la rue Gaucheret, l’ouverture ayant été refusée car l’installation était défectueuse. Aucun travaux sur des conduites n’a été effectué, sauf au 190 de la même rue, mais celles-ci appartiennent à un autre réseau », a-t-il ajouté.

Instruction ouverte pour homicide involontaire

Le parquet de Bruxelles a ouvert une instruction sous la qualification d’homicide involontaire. Jean-Marc Meilleur, le porte-parole du parquet de Bruxelles, a souligné que cette qualification pouvait bien sûr évoluer selon les résultats de l’enquête, celle-ci venant à peine d’être ouverte.

Concernant la ou les cause(s) du drame, le parquet de Bruxelles a rappelé qu’aucune piste n’était pour l’instant exclue. Une réunion de crise entre l’expert, le juge d’instruction en charge de l’affaire, mais aussi tous les services d’intervention, est prévue lundi vers midi, a ajouté le porte-parole du parquet.

Plus de contrôles préventifs

L’Observatoire National de l’Habitat et l’Urbanisme a demandé ce lundi l’organisation d’un contrôle technique immobilier préventif sur les 19 communes bruxelloises mais également sur tout le territoire de notre pays afin de prévenir la répétition de tragédies telles que celle qui s’est produite ce week-end.

Pour l’Observatoire, ce drame révèle à nouveau au grand jour la vétusté du bâti bruxellois et de ses infrastructures. « Il démontre à nouveau l’urgence de procéder à la mise en place d’un véritable contrôle technique immobilier préventif sur les 19 communes bruxelloises mais également sur tout le territoire de notre pays afin de prévenir de telle tragédie ».

L’association a précisé qu’elle réclamait depuis longtemps l’installation dans chaque commune et en appui de l’inspection régionale du logement, d’unités techniques locales pour contrôler leur parc immobilier et établir un véritable cadastre communal permettant à l’avenir d’anticiper de tels drames humains. L’introduction d’un permis locatif systématique réclamé par le secteur associatif étant lui aussi un outil préventif.

Retour sur le drame

Samedi soir à Schaerbeek, une violente explosion probablement due au gaz a donc eu lieu, tuant trois personnes et faisant 17 autres blessés, dont une petite fille qui se trouve dans un état critique mais stable. De nombreuses familles habitant les logements avoisinants ont dû être relogées par les services sociaux de la commune de Schaerbeek.

Un accueil pour les familles concernées par l’explosion qui a eu lieu samedi soir à Schaerbeek a été mis en place à la Maison des Citoyens. « La première information concernant une explosion nous est parvenue à 23h04 », explique le chef de la police de la zone Bruxelles-Nord, David Yansenne. Le plan catastrophe a été déclenché dans les 10 minutes qui ont suivi. « Nous avons envoyé un maximum d’agents sur place, soit 100 à 150 hommes. Nous avons également reçu le soutien d’une quarantaine d’agents d’autres zones et de la police fédérale. » Le plan catastrophe a été levé dimanche vers 4h, ce qui a permis à plusieurs personnes habitant à l’intérieur du périmètre de sécurité de regagner leur domicile.

Outre les trois maisons détruites, 10 autres habitations sont pour l’instant inaccessibles, expliquent les pompiers. La Croix-Rouge et le CPAS de Schaerbeek ont accueilli trois familles et un habitant du quartier dans l’école n°8. Dimanche après-midi, les victimes ont été prises en charge à la Maison des Citoyens, située place Gaucheret.

Dans un communiqué diffusé dimanche, le ministre bruxellois en charge du Samu, Christos Doulkeridis, soulignait la très bonne collaboration entre tous les services de secours et la coordination communale, ainsi que l’efficacité des premières opérations qui a permis de retrouver cinq personnes.

Les assurances interviendront avant l’établissement de la responsabilité

Les assurances vont intervenir à plusieurs niveaux et déjà avant l’établissement de la responsabilité a précisé lundi Wauthier Robyns, porte-parole d’Assuralia, l’Union professionnelle des entreprises d’assurances.

« La première démarche à faire pour les sinistrés est de prévenir leur assureur », a expliqué Wauthier Robyns. « Il est également important de prendre rapidement des mesures pour éviter l’aggravation des dégâts, notamment pour les nombreuses toitures endommagées et ce, surtout en période de pluies, comme c’est le cas actuellement », poursuit le porte-parole. Les sinistrés sont également invités à envoyer à leur assureur tout élément pouvant compléter le dossier (photos, devis…).

De leur côté, les assurances vont entamer leur travail rapidement et si des éléments doivent être constatés par des experts, ils le seront dés que le périmètre de sécurité sera levé, a précisé Wauthier Robyns.

L’assurance incendie interviendra pour les bâtiments et les contenus, l’omnium pour les voitures sinistrées, l’assurance hospitalisation pour les blessés, l’assurance-vie pour les décès etc. « Ces assurances interviendront avant même que la responsabilité de l’explosion soit établie. Le fait d’avoir subi un dommage suffit à faire jouer l’assurance », selon Wauthier Robyns. Ce dernier précise que si un suicide est à l’origine de l’explosion, l’assurance de la personne interviendra.

Les remboursements aux sinistrés se feront par avances, parfois immédiatement et si les dégâts sont plus lourds, dans le mois qui suit la clôture de l’expertise.

Le relogement des sinistrés, priorité des autorités communales

La vingtaine de sinistrés n’ayant pu être accueillis par des proches devront être relogés ailleurs que dans l’école N°8 réquisitionnée depuis samedi soir, les cours reprenant mardi matin après le congé de la fête de la Communauté française. Le relogement des sinistrés est la priorité des autorités communales, assure Cécile Jodogne, bourgmestre faisant fonction de Schaerbeek.

« Il faut également trouver une solution pour les dizaines de personnes qui ont été logés chez des proches car ils ne pourront y demeurer éternellement », précise également la bourgmestre.

Six maisons ont été déclarées inhabitables. Les vérifications sont en cours pour décider de leur éventuelle destruction. Une dizaine d’autres demeurent inaccessibles. Pour ces dernières aussi, les contrôles sont toujours en cours. Une trentaine d’autres, habitables mais dont les vitres brisées et les toitures endommagées représentent un danger, sont toujours en train d’être visitées.

Depuis samedi soir, les autorités collectent le maximum d’informations pour déterminer avec exactitude le nombre de personnes à reloger. Une conférence de presse est prévue lundi en milieu d’après-midi à la maison communale de Schaerbeek afin de faire un point plus détaillé de la situation, annonce Cécile Jodogne.

LeVif.be, avec Belga

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