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Euthanasie: une congrégation religieuse belge défie le Vatican

Le Vif

L’organisation catholique des Frères de la Charité en Belgique a annoncé mardi qu’elle maintenait son « avis d’éthique » autorisant le recours à l’euthanasie dans les établissements de soins qu’elle gère à travers le pays, malgré l’opposition du Vatican.

« Cet avis d’éthique a été rédigé de manière conforme à la pensée chrétienne que nous appliquons dans notre organisation. Nous tenons à cet effet toujours compte des changements et des évolutions de notre société », a justifié dans un communiqué la congrégation établie à Gand, dans le nord néerlandophone du pays.

Trois religieux membres de son conseil d’administration (essentiellement composé de laïcs) sont sur la sellette en raison de cette prise de position exprimée au printemps dernier.

Ils sont menacés d’exclusion de l’Eglise catholique car « on doit un respect absolu à la vie », avait indiqué le 10 août à l’AFP un responsable de la congrégation, René Stockman, qui vit à Rome.

Au coeur du litige, qui a fait l’objet d’une réunion lundi soir du conseil d’administration, figure un récent règlement interne permettant aux médecins de pratiquer l’euthanasie, considérée comme « un acte médical », dans les 15 hôpitaux psychiatriques gérés par les Frères.

Avant ce règlement, la congrégation de droit pontifical dirigeait vers d’autres établissements les patients ayant obtenu une autorisation d’euthanasie de l’Etat belge.

En Belgique, l’euthanasie a été dépénalisée pour les personnes majeures en vertu d’une loi de 2002. La possibilité d’y recourir, de manière très encadrée, a ensuite été étendue aux mineurs sans limite d’âge, en 2014.

Dans leur communiqué intitulé « Avis éthique concernant l’euthanasie et la souffrance psychologique en phase non terminale », les Frères de la Charité précisent « que le personnel de nos installations respecte la liberté des médecins de pratiquer ou non l’euthanasie ainsi que la liberté du reste du personnel soignant de participer ou non à cette procédure ».

« La liberté est elle aussi consacrée par la loi », ajoutent-ils.

Quant au Vatican, il a « posé une question tout à fait personnelle et individuelle » aux trois religieux incriminés.

Et « les décisions » qu’ils ont prises après leur mise en cause ne doivent « pas être débattues dans les médias », indique encore le communiqué, sans plus de précisions.

Outre des hôpitaux, la branche belge des Frères de la Charité gère également des écoles et des crèches.

Ils revendiquent quelque 12.000 collaborateurs en Flandre et 1.500 en Wallonie, procurant des soins et un enseignement à environ 40.000 enfants, jeunes, adultes et personnes âgées.

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