La rédaction du Vif

Et si Bruxelles faisait sécession la première…

Le calendrier de Bart De Wever est nettement plus fiable que celui des Mayas.

Il faut souligner avec force que le nationalisme flamand ne se limite d’ailleurs pas à la seule N-VA. Comme le précisait dernièrement Caroline Van Wynberghe, politologue à l’UCL :

Ce n’est pas un scoop, 100% des électeurs de la N-VA ont voté pour la N-VA, endossant ainsi son programme qui annonce clairement la volonté de tendre vers le confédéralisme. Mais la N-VA n’est pas le seul parti à reprendre cette revendication. Outre le CD&V, l’Open VLD l’a également inscrite dans son programme de 2010 dans une formulation d’ailleurs quasiment identique au programme chrétien. En juin 2010, près de 45% des électeurs belges ont voté pour des partis confédéralistes (ou purement séparatiste dans le cas du VB), ce qui représente 78% des parlementaires du groupe linguistique néerlandais à la Chambre. Les motivations du vote ne comptent pas, seuls le nombre de voix importe. Toute tentative de relativiser ces chiffres n’est pas de nature à envisager l’avenir avec optimisme (ce qui est une question relative et donc absurde pour une analyste politique), mais relève de la politique de l’autruche.

En 1947, le « sage » Jean Rey déclarait :

Partout, quand un Etat unitaire est traversé par un mouvement nationaliste, il est impossible qu’il ne finisse pas par craquer. La sagesse est de s’en apercevoir à temps !

Aucune réforme de l’Etat ne viendra à bout du nationalisme flamand.

Si la scission de la Belgique apparaît inéluctable, pourquoi les Bruxellois ne prendraient-ils pas l’initiative de la rupture en proclamant Bruxelles « ville libre internationale », ce qui n’a strictement rien à voir avec un district européen (option irréaliste, puisqu’il faudrait, dans ce cas, que tous les Etats-membres se mettent d’accord pour créer une Fédération européenne…) ou un modèle tel que Washington DC.

1° Ils couperaient ainsi l’herbe sous le pied de la Flandre. Car si celle-ci part la première, elle le fera en annexant d’autorité Bruxelles, « sa » capitale ! Cela promet dès lors un beau et long contentieux, qui ne pourrait se régler qu’à l’échelle internationale ;

2° La démocratie est entièrement garantie, puisque tous les habitants de Bruxelles auraient la faculté d’élire leur assemblée et leur gouvernement ;

3° La viabilité financière et la prospérité économique sont assurées (certains experts parlent même de « jackpot » !) ;

4° Cette option n’hypothèque en rien la présence à Bruxelles des grandes organisations internationales et européennes.


Jules GHEUDE, essayiste politique

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