© Capture d'écran

Esmeralda Labye: « Je n’ai pas tout de suite compris la gravité des faits »

La journaliste Esmeralda Labye, qui a été victime de gestes obscènes lors de son direct depuis Cologne jeudi midi, est revenue vendredi sur l’incident sur le site internet de la RTBF.

Malmenée par trois hommes et même touchée par l’un d’eux, elle explique ne pas avoir tout de suite compris la gravité des faits. Elle souligne avoir reçu énormément de considération de la part des autorités allemandes et se dit « impatiente de repartir sur le terrain ».

En attendant son direct, Esmeralda Labye et son caméraman constatent que les fêtards présents autour d’eux sont alcoolisés, mais « rien d’alarmant », précise-t-elle. La situation se dégrade ensuite lorsqu’elle prend l’antenne.

La journaliste reçoit d’abord un baiser dans le cou, mais dans le cadre de la journée des femmes du carnaval, ne s’en offusque pas. Un jeune Allemand vient chanter dans son oreille « Voulez-vous coucher avec moi ce soir? ». Elle sent ensuite deux mains se poser sur ses épaules et perçoit des gestes obscènes derrière elle, ainsi qu’un homme sur sa gauche qui fait plusieurs doigts d’honneur à la caméra.

Alors que son intervention est terminée, l’un des trois hommes qui entouraient la journaliste lui touche la poitrine. Devant sa réaction énervée, les trois hommes quittent les lieux.

Le matériel replié, Esmeralda Labye et son caméraman se remettent au travail pour leur reportage de l’après-midi, mais sont vite interrompus par de nombreux messages venus de Belgique. « Lorsque le directeur de l’information m’appelle pour savoir si je souhaite rentrer et que nous allons porter plainte, j’avoue être dépassée par la situation », explique-t-elle. « Je ne comprends pas la gravité des faits, parce que le ressenti en direct est différent de la vision des téléspectateurs. »

Présente à la conférence de presse du directeur de la police, la journaliste en profite pour rapporter l’agression dont elle a été victime. « Pas un seul instant mes propos ne sont remis en cause ou minimisés. Par trois fois, des officiels de la ville nous présentent leurs excuses et nous répètent qu’il faut porter plainte. »

L’intervention au journal de 19h30 s’est elle déroulée dans les meilleures conditions, Esmeralda Labye étant entourée par la police qui l’attendait pour l’escorter et enregistrer sa plainte.

Au lendemain cette journée particulière, elle s’interroge sur la capacité des journalistes à encore « assumer ce type de directs, dans ces périodes spéciales », alors qu’ils sont « systématiquement la cible de perturbateurs ».

Contenu partenaire