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Eric Van Rompuy s’en prend à De Wever, « la N-VA est malhonnête »

Le Vif

Le député flamand et échevin de Zaventem, Eric Van Rompuy (CD&V), s’en prend vivement, dans une interview à Paris-Match, à la N-VA et son président Bart De Wever, accusé de « démagogie » après le dernier discours royal et d' »hypocrisie » dans son refus de plaider ouvertement pour la fin du pays, alors qu’il « fait tout pour le miner ».

Interrogé par l’hebdo sur la récente allusion d’Albert II aux populisme des années 30, Eric Van Rompuy estime celle-ci « assez maladroite », la comparant à un « centre (du Roi) qui allait permettre à De Wever de marquer un but de la tête ».

« Au CD&V, nous savons fort bien que la N-VA essaie de faire de la démagogie à propos de chaque mot, de chaque phrase prononcée par le roi. L’entourage de ce dernier aurait dû le mettre en garde. (…) Les gens doivent savoir que la N-VA est malhonnête et que certains médias en sont devenus le relais. Le climat est épouvantable… ».

Pour le député flamand, l’agenda poursuivi par M. De Wever est clairement la scission du pays. « En Flandre, le secret le mieux gardé est bien celui-ci : la N-VA est favorable au confédéralisme, mais elle ne le dit pas vraiment qu’elle veut la fin de la Belgique. Les autres partis flamands ne sont pas pour la scission de la sécu. Ils ne veulent pas mettre en danger les 350 milliards qu’elle représente. Or la N-VA fait tout pour miner la Belgique et le roi. Elle sait que, dans l’opinion publique flamande, le souverain est encore très respecté… C’est une stratégie d’hypocrisie : ce parti ne veut pas ouvertement la fin du pays mais fait tout pour le miner », ajoute-t-il.

Pour lui, la voie suivie actuellement par le gouvernement fédéral – auquel participe le CD&V, ndlr – est la bonne, et doit dès lors la poursuivre jusqu’en 2014. « Nous devons montrer qu’un gouvernement sans la N-VA peut réaliser du bon travail. L’électeur flamand doit savoir que ce parti veut la fin du modèle actuel. Il faut à tout prix le démasquer et ce sera notre stratégie. C’est-à-dire expliquer que Bart De Wever veut rester bourgmestre d’Anvers et, de là, faire exploser la Belgique ».

Or, une scission du pays serait néfaste pour les Flamands, qui verraient leur niveau de vie diminuer « de 10 à 15% », assure l’élu.

Face à la menace que constitue la N-VA, M. Van Rompuy invite les formations francophones à la prudence et à améliorer leur communication. « Mais c’est aux partis flamands qu’il revient de combattre la N-VA, pas aux francophones… Quand une personnalité du sud du pays s’en prend à De Wever, celui-ci joue au Calimero », analyse-t-il.

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