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Eric Van Rompuy : « Que devions nous faire d’autre ? »

« Mon parti a pris un risque énorme en acceptant de négocier mais il ne pouvait pas faire autrement », dit le député flamand CD&V Eric Van Rompuy dans un entretien accordé à Knack. « Il n’y a plus qu’une solution pour nous: nous devons engranger des résultats ».

Après le rejet par la N-VA de la note du formateur Elio Di Rupo , le CD&V n’avait plus d’autre choix que de lâcher les nationalistes flamands et d’aller s’asseoir à la table de négociation, selon Eric Van Rompuy.

« L’année dernière nous a avons encore été lourdement sanctionnés parce que n’avions rien réalisé (…) Si nous décidions maintenant de ne pas participer à la négociation et de retourner à l’automne avec les mains vides devant l’électeur, nous nous retrouvions dans une situation catastrophique. Notre seul mérite aurait été d’avoir tenu bon dans le sillage de Bart De Wever, ce qui n’aurait pas impressionné l’électeur », dit-il dans une interview au magazine Knack.

Pour le député flamand, la N-VA avait donné au début l’impression de vouloir arriver à un accord mais depuis quelque temps elle a laissé entendre que pour elle aucun accord n’était possible avec n’importe quel parti francophone. « Alors on arrive dans une logique de la fin de la Belgique. Que pourrions-nous encore faire? Nous ne sommes pas séparatistes, hein ».

Un gros risque

Mais le pas qui a été franchi comporte un risque énorme, avertit l’ancien ministre. « Engranger des résultats est maintenant la seule solution. Ce n’est qu’en présentant un palmarès consistant que nous aurons une chance de retrouver la confiance de l’opinion publique ».

Eric Van Rompuy espère que les résolutions du parlement flamand de 1999 pourront être réalisées. Il cite le transfert des allocations familiales, des soins de santé et d’une grande partie des compétences en matière d’emploi ainsi qu’un doublement des revenus des Régions par la révision de la loi de financement et, évidemment, la scission de BHV. « S’il n’y a pas d’accord sur ces points, il n’y aura même pas de négociation sur la formation du gouvernement. Nous serons alors face à un ‘Coca zero communautaire’ et il ne nous restera plus que les élections ».

Selon lui, l’arrivée de Charles Michel à la tête du MR n’a pas rassuré le CD&V. Il n’a, dit-il, toujours pas la preuve que la position du FDF au sein du MR a changé.

Si le MR ramène dans la négociation ce que le CD&V a qualifié de « lest » (la circonscription fédérale, les listes bilingues à Bruxelles, la ratification de la convention-cadre sur les minorités et l’assouplissement de la législation linguistique à Bruxelles), « il y aura un grand problème ».

Pour satisfaire le CD&V, le formateur Elio Di Rupo a proposé de renvoyer ces points à des groupes de travail.

Le Vif.be, avec Belga

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