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Eric Van Rompuy épingle Bart De Wever et critique Charles Michel

Le député Eric Van Rompuy (CD&V) a une nouvelle fois épinglé le président de la N-VA, Bart De Wever, en lui reprochant de ne se soucier que de lui-même et de sa position de force en Flandre et à Anvers. Il a aussi regretté l’occasion manquée par le Premier ministre de répliquer à l’homme fort des nationalistes flamands.

« De Wever ne s’occupe que de lui-même et veut conserver par dessus tout sa position de force à Anvers et en Flandre, c’est pour cela qu’il cherche les conflits », a lancé le député fédéral sur son blog.

Le chrétien-démocrate, connu pour son franc-parler envers la N-VA, a fait remarquer que M. De Wever avait conquis sa popularité en recourant à la polarisation « contre les Wallons, contre le PS et Di Rupo, contre le monde culturel ». « Aujourd’hui, il cherche des oppositions avec les communautés d’origine étrangère, comme les Berbères, pour se positionner. »

Et ce sans jamais participer à un débat parlementaire mais en pratiquant la provocation dans les médias. « Seul contre tous, c’est sa marque de fabrique. Aussi longtemps que sa stratégie sera couronnée de succès, il n’en changera pas ».

M. Van Rompuy met aussi en cause l’attitude du Premier ministre, Charles Michel, dont l’intervention à la Chambre a été jugée trop faible par l’opposition et plusieurs observateurs. « Charles Michel a manqué cette semaine, une nouvelle fois, l’occasion de s’imposer comme le leader de cette coalition », a-t-il dit.

Tant qu’il n’aura pas répondu du « tac au tac » au président de la N-VA, celui-ci restera « le Premier ministre de l’ombre », a-t-il averti. « Ce gouvernement fait du bon travail dans le domaine socio-économique et budgétaire.

Tout cela est néanmoins hypothéqué par le profilage constant de De Wever », souligne encore le député qui conclut en paraphrasant Cicéron et ses Catilinaires: « Jusques à quand, Bart De Wever, abuseras-tu de notre patience? « .

Sur le plateau de Controverse (RTL-TVI), le chef de groupe MR à la Chambre, Denis Ducarme, a pris la défense de M. Michel. « Le Premier ministre a été très clair » sur la condamnation du racisme et l’engagement de son gouvernement à lutter contre les discriminations, a-t-il expliqué.

« Il aurait dû faire quoi? Se jeter au visage de Bart De Wever? Lui faire la peau? (…) On ne dézingue pas en politique », a-t-il ajouté. Le député réformateur a rappelé que son parti n’acceptait pas les propos de M. De Wever, tout en refusant de parler de parti raciste et en mettant en avant la « deuxième partie » du discours du dirigeant nationaliste. « Il y a déjà 10 ans, Daniel Ducarme disait qu’il y avait des ratés dans la politique d’intégration. »

Dans l’opposition, Francis Delperée (cdH) a vu dans ces événements, au contraire, la confirmation de l’épithète « raciste » qu’il avait accolé à la N-VA avant les élections. « Je constate aujourd’hui que les partis de la majorité et de l’opposition en viennent à dire que ce sont des propos dénigrants et stigmatisants. »

« J’ai vécu ces propos comme insultants et stigmatisants. Tous les jours, une nouvelle frange de la population est stigmatisée par M. De Wever », a dénoncé la co-présidente d’Ecolo, et fille de l’immigration marocaine, Zakia Khattabi. La voix dissonante de l’opposition est venue du Parti Populaire. « De Wever n’a pas tort. Pour intégrer, il faut une politique adéquate et il n’y en a pas depuis dix ans », a soutenu le député Aldo Carcaci.

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