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Eric Van Rompuy : Di Rupo et De Wever doivent cesser leurs disputes et conclure

Les présidents du PS et de la N-VA doivent mettre un terme à leurs querelles et conclure des accords, a demandé dimanche le député flamand Eric Van Rompuy (CD&V) sur le plateau de « Mise au point » (RTBF).

Selon lui, en six mois, les négociations ont progressé; il est temps qu’elles aboutissent. « Qu’Elio Di Rupo et Bart De Wever cessent de s’attaquer publiquement et concluent des accords, comme on l’a fait en 1988 », a-t-il déclaré.

Le chrétien-démocrate flamand a énuméré les points qui l’incitent à un relatif optimisme sur les discussions: le périmètre des transferts de compétences est plus ou moins arrêté, le financement de la sécurité sociale reste fédéral (au total, des 6 milliards de transfert entre la Flandre et la Wallonie, le débat ne porte plus que sur un milliard, a-t-il affirmé) et le conciliateur Johan Vande Lanotte a fait une proposition qui balise l’autonomie fiscale des Régions.

M. Van Rompuy n’a pas fait preuve d’empressement à l’égard du MR, tenu à l’écart des négociations jusqu’à présent. Il a rappelé l’attitude du parti, et singulièrement celle du FDF, sous la précédente législature marquée par des tentatives manquées de conclure un accord institutionnel.

« Pendant trois ans, on a essayé de négocier avec vous. Et vous avez torpillé le dialogue de Communauté à Communauté, vous avez torpillé Dehaene! « , a-t-il lancé au président des FDF, Olivier Maingain.

Le scepticisme était en revanche de mise chez le président des amarantes, qui a une nouvelle fois appelé les négociateurs à se concentrer sur les dossiers socio-économiques vu l’urgence de la situation.

Le chef de groupe Open Vld à la Chambre, Herman De Croo, a abondé dans le même sens: selon lui, les négociations ne peuvent plus porter uniquement sur l’institutionnel.

L’ancien président de la Chambre a aussi dénoncé les ambiguïtés du CD&V. « Vous n’avez pas de politique claire! Vous êtes obnubilés par 2012 », s’est-il exclamé.

A l’entendre, l’une des clés du problème se trouve dans les mains des démocrates-chrétiens, terrorisés à l’idée de perdre une partie de leur 165 bourgmestres. Lors du scrutin communal, le sort du cartel CD&V/N-VA, qui a subsisté au niveau local, risque en effet d’être déterminant dans certains endroits.

L’idée d’un gouvernement d’urgence a quant à elle été catégoriquement rejetée par le CD&V et la N-VA qui, tous deux, veulent la conclusion d’un accord institutionnel. « On ne permettra pas que la nation flamande soit dupe parce qu’elle est fatiguée. On ne tombera pas dans ce piège », a averti l’historien Eric Defoort, membre fondateur de la N-VA.

« Un gouvernement qui démarre sans accord communautaire ne peut pas faire d’accord sur les autres points », a renchéri le chef de groupe CD&V à la Chambre, Servais Verherstraeten, sur le plateau de Controverse (RTL-TVi).

Pourtant, aux yeux des partis francophones associés à la négociation et notamment le PS, il est temps de s’attaquer aux problèmes socio-économiques, comme l’a fait remarquer André Flahaut.

Si un optimisme prudent est de mise chez les négociateurs, il ne faut pas s’attendre à un gouvernement « sous le sapin », a averti Francis Delperée (cdH), qui doute du dépôt d’une proposition globale de M. Vande Lanotte avant la fin de l’année.

Les Verts croisent les doigts pour qu’il n’y ait pas de nouvelles déclarations incendiaires du président de la N-VA.

« On avance de nouveau. Doit-on s’attendre à une nouvelle intervention dans les prochains jours? (…) Quand on avance, il met systématiquement une bombe sous la table des négociations », a déploré le chef de groupe à la Chambre, Olivier Deleuze.

Dans les rangs du MR, l’on était nettement moins enthousiaste à l’égard des discussions sur la loi de financement et l’autonomie fiscale. Selon le ministre Charles Michel, la Wallonie doit s’attendre à être la grande perdante de ce débat.

Le Vif.be, avec Belga

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