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Entourage royal : la continuité plus que la nouveauté

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Quatorze conseillers vont entourer Philippe et Mathilde. La plupart ont déjà servi à la Cour. Peut-on vraiment parler de « nouveauté » et de « modernité » au Palais ?

Philippe a choisi, en concertation avec le Premier ministre, les membres de la Maison royale. Pas de coup de torchon ni de grandes surprises à la Cour. Premier constat : les diplomates et les militaires restent aux commandes. Par ailleurs, trois proches conseillers de Philippe lorsqu’il était duc de Brabant montent en « première division », devenant conseillers du roi. Cinq autres, ex-conseillers d’Albert et Paola, restent en place.

Côté communication, secteur du Palais fort critiqué pour son inertie lors des turbulences de ces derniers mois autour de la famille royale, on s’attendait à de grands changements. Ils ne sont pas réellement au rendez-vous : le diplomate Pierre-Emmanuel De Bauw, ancien conseiller du prince Philippe et ancien porte-parole du Palais, reprend du service à la Cour en tant que directeur de la communication. Notons toutefois qu’il sera secondé par une Anversoise d’origine étrangère, Rafike Yilmaz, actuelle conseillère au cabinet de Monika De Coninck, la ministre SP.A de l’Emploi.

La stabilité avant tout

Le général Noël De Bruyne, très proche de Philippe depuis longtemps, monte en grade : jusqu’ici chef de la Maison des ducs de Brabant, il devient intendant de la Liste civile. C’est lui qui gérera les 11,5 millions d’euros annuels octroyés par l’Etat au monarque. Le général Jef van den Put reste chef de la Maison militaire du roi.

Le lieutenant-colonel d’aviation Alain Gerardy, chargé des déplacements de Philippe et des dossiers sociaux à la Maison des ducs de Brabant, devient chef du protocole adjoint et devrait bientôt remplacer le vice-amiral Pierre Warnauts à la tête du protocole. Yves Costers conserve ses fonctions de conseiller juridique. Hubert Roisin, jusqu’ici secrétaire de la reine Paola, devient conseiller à la Maison du roi. Chantal Cooreman continuera à gérer les requêtes sociales du Palais. La diplomate Machteld Fostier, conseillère de la princesse Mathilde, reste auprès d’elle en tant que secrétaire.

Le CD&V toujours aux postes-clés

Pas de rupture non plus sur le plan politique, puisque deux diplomates CD&V accèdent aux postes-clés de chef’cab et de chef cab’ adjoint : le baron Frans Van Daele, pressenti de longue date pour remplacer Jacques van Ypersele de Strihou, et Pierre Cartuyvels, conseiller le plus proche de Philippe depuis septembre 2012.

« Van Yp », qui a servi trente ans au Palais et y était considéré comme le « vice-roi » inamovible, était, lui aussi, très proche du courant social-chrétien flamand, vu par lui comme un pilier indispensable de la stabilité et de la survie du pays. Sur ce plan, l’éminence grise de Baudouin puis de son frère Albert peut quitter son poste rassuré : avec Van Daele et Cartuyvels en première ligne pour s’occuper des contacts du roi, le CD&V garde une position privilégiée pour être informé de l’évolution politique.

Ce n’est donc pas au cabinet du roi qu’il faut chercher l’inattendu, mais plutôt au secrétariat général. Deux nouveau postes sont créés : Philippe Kridelka, diplomate PS, actuellement à l’Unesco, et qui a travaillé avec Van Daele, devient secrétaire général de la Maison du roi. Il gèrera le programme de Philippe. Geneviève Renaux, diplomate libérale, sera la conseillère économique du roi.

Olivier Rogeau

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