Enseignement: l’excellence selon Milquet
La ministre de l’Enseignement Joëlle Milquet a dévoilé ce mercredi son ambition concernant le pacte d’excellence censé améliorer la qualité de l’Enseignement pour tous en Fédération Wallonie-Bruxelles à partir de juin 2016.
Ce pacte sera le fruit d’un processus participatif « sans tabous », a-t-elle expliqué dans Le Soir et sur la Première, interrogée notamment sur les possibilités de décloisonner les réseaux ou d’envisager une rémunération au mérite des enseignants. Le processus sera lancé le 26 janvier avec l’ouverture d’un site internet.
La ministre envisage de revoir le décret qui balise les missions de l’enseignement et se dit ouverte à l’idée de toucher aux socles de compétence. Les enseignants se plaisent régulièrement à critiquer leurs ministres qui lorsqu’ils sont installés souhaitent marquer la législature d’une réforme. Tel n’est pas l’esprit, assure Joëlle Milquet. « Je ne souhaite pas d’une réforme qui s’impose d’en haut avec des milliers de décrets », a-t-elle souligné en faisant connaître son intention de partir de l’élève et de l’enseignant.
Le pacte d’excellence sera axé sur les acteurs (le monde scolaire a évolué) et les contenus (il faut s’adapter à la mondialisation et intégrer la société de l’innovation).
Parmi les pistes déjà sur la table, il est question de prolonger le tronc commun jusqu’à la fin de la 3e année secondaire. Alors que le pacte insistera sur l’acquisition des savoirs de base, la volonté est d’insister notamment sur les langues. Enfin, il faudra intégrer le nouveau cours de citoyenneté.
Désargentée, la Fédération Wallonie-Bruxelles ne pouvait pas se lancer dans un processus de réformes de l’Enseignement avant la mi-2016. Mais même à cette date, il restera difficile de trouver des moyens supplémentaires. La ministre évoque le recours à des ressources internes grâce à l’optimalisation et à la rationalisation. Elle entend également frapper à la porte de l’Europe et compte par ailleurs sur les fonds sectoriels.
Dans le même temps, des négociations sectorielles s’ouvriront avec les syndicats. Et dans le journal l’Echo, ceux-ci mettent en garde. « Il faudra que Joëlle Milquet nous démontre quels sont les leviers à assumer pour que le personnel enseignant entre dans cette démarche positive, compte tenu du fait que le fédéral, lui, va prendre d’autres mesures qui ont un impact négatif (saut d’index, pensions, interruptions de carrières) », avertit Eugène Ernst, secrétaire général de la CSC.