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« Engie organise l’insolvabilité d’Electrabel »

Le groupe « Engie est très clairement en train d’organiser l’insolvabilité d’Electrabel par rapport à sa responsabilité dans la gestion des coûts du démantèlement des centrales et de la gestion des déchets nucléaire », dénonce Jean-Marc Nollet, député fédéral écolo, dans la foulée d’un article de L’Echo évoquant le versement par Electrabel à sa maison-mère française, Engie, d’un dividende d’1,641 milliard d’euros.

Le versement, le premier de ce type depuis plus de 10 ans, a pour effet de diminuer les fonds propres d’Electrabel et intervient alors que la filiale belge était largement dans le rouge ces dernières années, avec une perte de plus d’un milliard d’euros en 2015 et en 2016. Selon une porte-parole d’Electrabel, il s’agit d’un dividende en nature (actifs français d’Electrabel) et non en cash.

Un versement « inacceptable » aux yeux de Jean-Marc Nollet, pour qui « Engie a privatisé pendant des années les bénéfices » et s’apprête maintenant « à collectiviser les pertes et à transférer les dettes sur le dos du contribuable belge ».

Le timing de l’opération n’est pas anodin, souligne le co-chef de groupe Ecolo/Groen à la Chambre, alors que l’on se trouve « à la veille d’une réévaluation des coûts de la gestion des déchets nucléaires ».

Les provisions actuellement constituées pour le démantèlement des centrales et la gestion des déchets nucléaires tournent autour des 10 milliards d’euros. Un montant probablement insuffisant. « Sur base de la dernière évaluation réalisée en Suisse fin 2017, j’ai calculé qu’il manque 20 milliards d’euros. Cela pourrait être 15, 10 ou 17 milliards mais, à tout le moins, plusieurs milliards d’euros supplémentaires devraient être provisionnés par Engie », poursuit M. Nollet.

Dans ce contexte, le député vert réitère sa demande à la ministre de l’Énergie, Marie Chritisine Marghem, de mettre en place un cadre juridique qui fasse porter la responsabilité du démantèlement et de la gestion des déchets, non sur Electrabel, mais sur sa maison-mère Engie. « Depuis 2015, j’alerte la ministre sur les risques de l’organisation de cette insolvabilité. Je crains qu’il soit trop tard ».

Jean-Marc Nollet demande également que les provisions, actuellement logées dans Synatom, une filiale d’Electrabel, soient transférées sur un compte physique bloqué à la Banque nationale de Belgique.

Enfin, M. Nollet demande que la réévaluation du coût du démantèlement des centrales et de la gestion des déchets nucléaires se fasse sur base du scénario le plus pessimiste, afin de se donner une marge de sécurité.

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