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En réclamant d’entendre Stéphane Moreau (Tecteo), le MR politise-t-il le débat?

Le Vif

Le président du MR Charles Michel a demandé dimanche l’audition au parlement wallon du patron de l’intercommunale Tecteo Stéphane Moreau, tandis que le ministre des Pouvoirs locaux Paul Furlan (PS) mettait en garde contre un débat mené dans l’urgence médiatique et dénonçait une tentative du MR de politiser le débat.

M. Moreau doit venir expliquer « les montages » concernés, a affirmé M. Michel sur le plateau de L’Indiscret (RTBF), dénonçant « l’opacité organisée par les entourloupes » autour de cette structure qui a annoncé le rachat du groupe de presse L’Avenir pour 26 millions d’euros. « S’il y a trop d’argent dans Tecteo, je préférerais qu’on baisse la facture d’énergie pour les consommateurs, les ménages et les entreprises », a commenté le réformateur. Il a répété la demande de son parti d’une rationalisation des structures publiques et para-publiques en Wallonie.

Intervenant sur le plateau de Mise au Point (RTBF), le ministre wallon des Pouvoirs locaux Paul Furlan (PS) a rappelé son intention de déposer sur la table du gouvernement un projet sur les intercommunales avant la fin de l’année, et demandé de ne pas mener un débatdans l’urgence médiatique.

Au chef de groupe MR Willy Borsus qui dénonçait dans les agissements de Tecteo un « ultra-capitalisme à connotation socialiste », il a répondu que 48 des 76 communes présentes dans Tecteo n’étaient pas socialistes et qu’un gros actionnaire en était la province de Liège, co-dirigée depuis belle lurette par le MR et le PS. « Vous politisez un événement », a-t-il dénoncé.

Selon lui, la Région wallonne recense 97 intercommunales sous contrôle régional et dix pluri-régionales, ces dernières échappant au contrôle de la Région wallonne, notamment en raison du blocage persistant entre les Régions bruxelloise et flamande sur leur tutelle. Les communes ont toutefois la possibilité d’obtenir les informations qu’elles souhaitent, a-t-il rappelé.

Le ministre wallon Carlo Di Antonio (cdH) a lui aussi relevé que les communes et provinces concernées devaient entendre Stéphane Moreau. A ses yeux, si la reprise d’un groupe de presse par un opérateur wallon est une « bonne chose », il n’en reste pas moins que les communes associées à Tecteo sont engagées par la décision de rachat dans « un risque commercial qu’elles ne doivent pas courir ».

Le co-président d’Ecolo Olivier Deleuze a rappelé à cet égard, dans « L’Invité » (RTL-TVi), la perte financière que les communes ont subie dans la liquidation du Holding communal. Il espère « y voir clair » après la réunion du conseil d’administration de Tecteo prévue mardi prochain.

Il y sera peut-être aussi question d’un « administrateur-fantôme » censé représenter la Région wallonne au CA de Tecteo. L’Avenir rapporte en effet la présence théorique de cet administrateur au sein de l’organe dirigeant, dont personne cependant ne semble avoir jamais entendu parler. L’institut Guberna a évalué à 137 euros le montant moyen du jeton de présence pour les administrateurs d’intercommunale, un montant qui à ses yeux ne justifie pas la frilosité avec laquelle les intercommunales communiquent sur cette rémunération. Pour le député Stéphane Hazée (Ecolo), le débat doit se centrer sur les intercommunales « mammouths », qui s’éloignent de leur métier de base via des filiales.

Le parlement wallon effectue sa rentrée mercredi. Un débat d’actualité y a été programmé sur les missions et le contrôle des intercommunales.

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