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En 15 ans, Child Focus a traité 56.700 cas de disparition et d’exploitation sexuelle

Le Vif

Child Focus, la Fondation pour enfants disparus et sexuellement exploités, fête ses quinze ans. Depuis 1998, elle a traité 32.620 cas de disparition et 24.080 d’exploitation sexuelle. Sa ligne d’urgence gratuite, le 116.000, a par ailleurs répondu à 633.500 appels, rapporte Child Focus dans un communiqué.

Les missions de la Fondation sont, tant au niveau national qu’international, d’apporter un soutien opérationnel aux enquêtes et de lutter contre les phénomènes de disparition et d’exploitation sexuelle d’enfants. Elle assure, en outre, le suivi des cas qui lui sont confiés et participe à l’encadrement des victimes.

En matière de disparition d’enfants, la Fondation a traité, en quinze ans, 17.000 dossiers de fugues, 4.500 d’enlèvements parentaux internationaux, 10.000 de disparitions de mineurs étrangers non accompagnés, 370 d’enlèvements par des tiers connus (et 50 par des tiers inconnus) ainsi que 700 cas de disparitions non définies (surtout dans les premières années). En termes d’abus sexuels d’enfants, Child Focus a reçu 4.630 signalements d’exploitation sexuelle organisée et/ou commerciale et 19.450 de pornographie enfantine sur le Net.

« Le traitement d’un dossier peut aller du soutien aux parents et aux victimes, à l’appel à témoins par le biais des affiches ou des réseaux sociaux », explique Dirk Depover, le porte-parole de Child Focus. « Nous nous positionnons d’abord aux côtés des gens, afin qu’ils ne se sentent pas délaissés. 90% de notre action se passe auprès des parents ou des victimes, mais nous sommes également en contact avec la police et les responsables politiques. »

Le 20 octobre 1996, soit un peu plus d’un an après la disparition de Julie et Mélissa, Jean-Denis Lejeune, au nom d’un comité de parents victimes d’une disparition d’enfant, sollicite l’aide du Premier ministre Jean-Luc Dehaene afin de créer un centre similaire à celui existant aux Etats-Unis, le « National Center for Missing and Exploited Children ». Selon le papa de Julie, trop de dysfonctionnements et un manque flagrant de moyens ont perturbé les enquêtes policières et judiciaires dans l’affaire Dutroux. La Fondation voit donc le jour le 31 mars 1998.

Au cours de ces années, « nous avons appris que lors de rapts internationaux d’enfants commis par les parents, il est tout d’abord important d’encourager la médiation. En outre, nous avons entamé un certain nombre de collaborations et bâti des ponts entre, notamment, la justice, la police, l’aide sociale et l’industrie. » La société a par ailleurs énormément évolué en quinze ans. « La diversité a augmenté et nous vivons davantage sur internet », explique le porte-parole. « C’est pourquoi nous avons, ces dernières années, apporté une attention particulière à l’information des enfants autour de la sécurité sur internet. »

Une cérémonie officielle aura lieu mardi au Palais de la Nation pour célébrer le 15e anniversaire de la création de Child Focus, en présence de la reine Paola, du Premier ministre Elio Di Rupo, des présidents de la Chambre et du Sénat. La Fondation y présentera sa nouvelle identité et ses projets pour l’avenir. Child Focus veut, entre autres, à l’avenir, passer à la vitesse supérieure dans sa lutte contre la pédopornographie. « Grâce à des collaborations internationales, nous espérons pouvoir atteindre plus de sites internet et en savoir davantage sur le « web caché' », dont les informations sont accessibles en ligne mais non indexées par les moteurs de recherche.

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