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Empreintes digitales: le débat n’est pas clos

Le premier ministre Charles Michel a appelé jeudi chacun à faire preuve de nuance dans le débat sur l’enregistrement des empreintes digitales sur la puce des cartes d’identité. A ses yeux, c’est l’honneur d’une démocratie de réfléchir à la façon de trouver un équilibre entre les exigences de sécurité et le respect des libertés fondamentales.

Lors de sa visite au Maroc en compagnie du premier ministre, le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, a annoncé qu’il demanderait à la Commission de protection de la vie privée de se pencher sur l’enregistrement généralisé des données biométriques des citoyens. L’Open Vld, par la voix de son vice-premier ministre, a exprimé son opposition à un tel projet.

« Je me réjouis qu’au départ de ce gouvernement, il y ait un débat », a déclaré M. Michel devant la Chambre. « Il me semble raisonnable de permettre à des membres du gouvernement de réfléchir sur la balance délicate entre le droit à la sécurité et la protection de la vie privée », a-t-il ajouté.

Le premier ministre a reconnu que le gouvernement s’était déjà penché sur la question et qu’il n’avait pas retenu une telle solution. Mais il n’a pas exclu que de nouveaux éléments viennent nourrir le débat. Et de rappeler qu’après les attentats du 11 septembre 2001, la Belgique avait décidé de délivrer des passeports biométriques à ses concitoyens et, après les attentats de Paris, décidé de disposer des empreintes des personnes inscrites sur les listes de l’OCAM.

Les libéraux flamands n’ont toutefois pas varié. Ils s’opposent à toute mesure générale. « Quelle est l’utilité? Est-ce que tout le monde devient brusquement suspect? » a demandé Sabien Lahaye-Batteu.

La députée a balayé l’argument de M. Jambon selon lequel les citoyens qui n’ont rien à se reprocher n’avaient rien à craindre. A ce train-là, la nécessité d’un mandat pour effectuer une perquisition pourrait aussi bien être supprimée, a-t-elle fait remarquer.

Dans l’opposition, Olivier Maingain (DéFI) a appelé le premier ministre à clore ce débat. « Dans un Etat démocratique, on ne fiche pas tous les citoyens », a-t-il lancé.

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