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Emploi : le quatre cinquièmes temps en plein essor

Le Vif

À en croire les chiffres de la société de services de ressources humaines SD Worx relayées par De Standaard, de plus en plus de jeunes de moins de trente ans sont à la recherche d’un bon équilibre entre carrière et vie privée et optent pour un emploi à quatre cinquièmes.

Le premier semestre de cette année, 482 000 employés travaillaient sous le régime de quatre cinquièmes en Belgique, soit le double du nombre enregistré en 2000. Ces dernières années, leur nombre a même dépassé celui des travailleurs à temps partiel.

Sans surprise, les femmes sont nettement plus nombreuses à travailler à temps partiel. Alors que seuls 4,4% des hommes de moins de 25 ans travaillent en quatre cinquièmes, 11,3% des femmes optent pour cette possibilité. Dans la tranche d’âge entre 25 et 29 ans, le pourcentage chez les hommes baisse à 3,1% et atteint les 13,8% pour les femmes.

Malgré l’écart important entre les hommes et les femmes, le nombre de jeunes qui travaillent en quatre cinquièmes augmente rapidement. Entre 2008 et 2015, le nombre de jeunes de moins de trente ans à opter pour cette formule a augmenté de pas moins de 69%.

Une hausse d’offres d’emplois à temps partiel

D’après Tony Swinnen, datamanager pour SD Worx, cette augmentation provient du nombre croissant d’offres d’emplois à temps partiel et d’une plus grande demande de la part des jeunes.

« Beaucoup de jeunes veulent faire carrière, mais privilégient aussi leur famille et la vie privée. Y compris quand il n’y a pas encore d’enfants », explique Jan Denys, expert en marché du travail pour Randstad, au Standaard. « Pour ces jeunes, travailler à quatre cinquièmes équivaut à un emploi à temps plein. » En outre, la perte de revenus est limitée et il est parfaitement possible de repasser à un temps plein, estime Denys.

Tâches ménagères

Interrogé par le quotidien De Morgen, le sociologue du travail Ignace Glorieux (VUB) estime également que beaucoup de jeunes accordent plus d’importance au temps libre qu’au salaire. Il ajoute toutefois que les jeunes femmes sont plus nombreuses à opter pour un quatre cinquièmes parce qu’elles continuent à effectuer la plus grande partie des tâches ménagères.

Alors que certains spécialistes estiment que le régime du quatre cinquièmes n’entraîne pas de conséquences négatives, Ignace Glorieux est plus circonspect. « Je pense que certains employeurs, particulièrement dans certaines parties du secteur privé, peuvent interpréter ce choix comme un manque de dévouement. Je pense aussi qu’il peut compromettre les perspectives de carrière ». Il ajoute toutefois qu’il comprend que certains jeunes n’aient plus envie de travailler autant, car « au niveau familial, nous travaillons plus d’heures par semaine que dans les années 50 ». (CB/Belga)

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