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Emir Kir : un simple rappel à l’ordre

Le secrétaire général du PS, Gilles Mahieu, a entendu mercredi les explications du député-bourgmestre Emir Kir à propos de son absence lors de la minute de silence organisée il y a une semaine à la Chambre des représentants pour commémorer le génocide arménien.

Il a annoncé que face à l’urgence d’un dialogue de mémoire entre les citoyens, notamment d’origine arménienne et turque, la députée bruxelloise Simone Susskind entamerait une série de rencontres pour surmonter les difficultés actuelles. « Dénoncer une attitude est important. Désamorcer une colère ou un conflit, amener à comprendre l’autre, l’est tout autant. Le PS a décidé de faire l’un et l’autre », a souligné M. Mahieu, dans un communiqué diffusé après la rencontre. « Le PS réaffirme qu’il considère que les massacres programmés et les déportations organisées dont furent victimes les Arméniens constituent un génocide perpétré dans l’Empire Ottoman… Personne ne peut impunément nier la violence toute particulière subie par ce peuple qui est un martyr de l’histoire et le PS rappelle à l’ordre celles et ceux, parmi ses mandataires, qui s’écartent de cette position », a ajouté le secrétaire général du parti au terme de l’entretien.

Selon Gilles Mahieu, Emir Kir connaît la position de son parti, « qu’il n’a d’ailleurs jamais remise en question. Il se veut un militant résolu de la réconciliation entre les peuples et s’oppose à toute forme de violence, a fortiori des violences politiques ou commises à l’encontre d’un peuple, quel qu’il soit. A l’instar de la position officielle du gouvernement belge et donc de la Belgique, il reconnaît et déplore totalement cette tragédie humaine. Comme le gouvernement belge, il encourage la Turquie et l’Arménie à poursuivre leurs efforts en vue de normaliser leurs relations pour tendre vers une reconnaissance de ce qui s’est réellement passé à l’époque ».

Le secrétaire général du PS a également insisté sur le fait qu’alors que, de plus en plus, la jeunesse turque fait son travail de mémoire, « il existe une certaine crainte dans notre pays de suivre ce chemin nécessaire; celle d’être assimilé à des bourreaux, d’être stigmatisé, la crainte que cette reconnaissance ne passe sous silence le sort de toutes les victimes civiles – y compris turques – des conflits qui ont secoué l’Empire ottoman ». Pour le PS, reconnaître un génocide « n’est pas montrer du doigt une communauté. La communauté turque de Belgique n’est évidemment responsable en rien de massacres perpétrés il y a 100 ans. Cette communauté est respectée dans notre pays et son apport est une richesse pour l’ensemble de la société ».

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