Carte blanche

Emeute à Bruxelles : l’éducation plutôt que le bâton

La montée du sentiment d’insécurité ressenti en Belgique constitue un défi social, politique et institutionnel que nous nous devons de relever. Comment les pouvoirs publics peuvent-ils répondre à ce défi?

Comprendre les craintes des citoyens, les mécanismes de l’insécurité, les facteurs qui les provoquent et qui poussent des jeunes à l’incivilité sont les éléments indispensables permettant de mesurer leur impact et de rechercher des solutions efficaces et durables. Cela relève de la responsabilité de chacun des acteurs de notre société.

Suite aux derniers débordements au centre-ville de Bruxelles, les partis de la majorité fédérale ainsi que l’ensemble de la presse flamande ont prôné la tolérance zéro en annonçant, notamment, la mise en place d’un plan d’action axé majoritairement sur la répression.

Bien que les violences physiques et verbales envers les forces de l’ordre et les entrepreneurs soient inacceptables et qu’elles méritent des sanctions à la hauteur des préjudices causés, il nous semble illusoire de croire que l’on résoudra ces problèmes uniquement à l’aide de moyens répressifs et d’une fusion des six zones police bruxelloises, comme si une telle fusion allait mieux répondre au défi social de Bruxelles.

Il est essentiel, selon nous, de garder et de renforcer la police locale dont les membres connaissent les spécificités des nombreux quartiers de Bruxelles. Ce n’est que de cette manière qu’un réel travail de prévention efficace tant en matière d’intégration, de sécurité et de lutte contre les incivilités pourra être accompli.

Malgré les propositions de tolérance zéro et d’une politique répressive plus stricte, la question essentielle reste sans réponse : comment donner aux jeunes ayant participé à ces débordements une réponse à leur mal-être, leur situation de précarité grandissante et d’échecs scolaire ?

Ce défi social bruxellois doit être abordé via l’aspect éducatif mais aussi à travers un projet d’encadrement des jeunes afin de leur offrir une réelle perspective d’avenir.

Or, force est de constater que là où ils vivent une partie de ces jeunes, les écoles sont sous financées et peuvent difficilement faire face aux situations de décrochage scolaire, de décrochage social et de radicalisation.

Au lieu de consacrer davantage des moyens à la répression, nous proposons d’affecter ceux-ci aux écoles sous financées, à la mise à disposition d’infrastructures sportives et d’espaces culturels, au soutien des associations de terrain qui accompagnent ces jeunes au jour le jour.

Ce n’est qu’à travers la mise en oeuvre de ces propositions que nous développerons une meilleure cohésion sociale à Bruxelles et que nous préviendrons ce type de débordements.

Il est indispensable de redonner du sens et des perspectives d’avenir à ces jeunes !

Deborah Lorenzino, présidente DéFI Jeunes

Nicolas Harmel, secrétaire politique DéFI Jeunes

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