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Elio Di Rupo se dit « inquiet » sur les droits de l’Homme en RDC

Le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo Mapon a invité mardi son homologue belge, Elio Di Rupo, à se rendre en visite en République démocratique du Congo (RDC), premier partenaire de la Coopération belge, alors que le chef du gouvernement belge a notamment exprimé sa « préoccupation » au sujet de la situation des droits de l’Homme dans l’ex-Zaïre.

Le Premier ministre a réagi « positivement » à cette invitation, a indiqué M. Matata à la presse à l’issue d’un entretien à Bruxelles avec M. Di Rupo, au second jour de sa visite officielle en Belgique.

Aucune date n’a encore été fixée, a dit M. Matata, ajoutant que le Premier ministre belge examinerait les possibilités dans son agenda.

Premier francophone à diriger le gouvernement fédéral depuis les années 1970, M. Di Rupo avait choisi de ne pas se rendre à Kinshasa à l’occasion du sommet de la Francophonie qui s’y est déroulé du 12 au 14 octobre en raison de la simultanéité de cette rencontre avec les élections communales.

La Belgique y avait été représentée par son ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, ainsi que par le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte.

M. Di Rupo n’a pour sa part fait aucun commentaire à l’issue de cet entretien.

Mais son entourage a indiqué par la suite que l’opinion publique belge et M. Di Rupo sont « préoccupés par la situation des droits de l’Homme » en RDC, en citant l' »emblématique » affaire Chebeya – l’assassinat en juin 2010 du célèbre défenseur des droits de l’Homme Floribert Chebeya Bahizire par des policiers congolais actuellement jugés en appel à Kinshasa et la disparition de son chauffeur, Fidèle Bazana Ebadi.

« C’est aussi une amélioration générale qui est attendue dans ce domaine, d’abord par le peuple congolais », a fait valoir le Premier ministre belge.

Selon lui, les efforts législatifs entrepris, entre autres en vue de la création d’une Commission nationale de défense des droits de l’Homme, doivent être poursuivis.

S’agissant de la situation dans l’est du Congo, en proie à des troubles chroniques et, depuis avril, à une nouvelle rébellion qui est, selon plusieurs rapports de l’ONU, soutenue par le Rwanda et l’Ouganda voisins, M. Di Rupo l’a qualifiée d' »insupportable ». Il faut y mettre fin et alléger les terribles souffrances de la population. L’intégrité territoriale et la pleine souveraineté de la RDC, a-t-il dit à son homologue congolais.

La Belgique aidera à maintenir cette question à l’agenda international, où trop souvent hélas une crise chasse l’autre, a poursuivi M. Di Rupo.

Il a toutefois rappelé que les amis du peuple congolais attendent également du gouvernement de Kinshasa un effort « déterminé » pour promouvoir l’Etat de droit sur l’ensemble du territoire congolais et une réforme efficace du secteur de la sécurité, à laquelle la Belgique participe déjà en soutenant l’effort nécessaire de réforme de l’armée et de la police, en particulier via la formation de militaires.

« Elle continuera de le faire », a assuré le chef du gouvernement, rappelant qu’elle participe également aux efforts des missions de l’Union européenne en matière de police (EUPOL) et de sécurité (EUSEC).

L’objectif est que les forces congolaises de sécurité jouent pleinement leur rôle, avec le soutien de la population, a souligné le Premier ministre cité par son porte-parole.
Il a aussi insisté sur le caractère « essentiel » du bon déroulement des élections – alors que les scrutins présidentiel et législatifs du 28 novembre dernier ont été entachés d’irrégularités et que la RDC doit encore terminer un cycle électoral.

Plus généralement, M. Di Rupo a aussi rappelé la nécessité de garantir la « participation effective » de l’opposition dans la vie démocratique.

D’un point de vue économique, le Premier ministre a salué les bons résultats récents en matière de développement économique enregistrés par la RDC.

Il a encore mis en exergue l’important potentiel de développement des échanges économiques bilatéraux et des investissements mutuels, rappelant que les Régions belges organisent régulièrement des missions économiques au Congo.

A propos de l’invitation à se rendre à Kinshasa que lui a remis M. Matata, M. Di Rupo a indiqué qu’il examinerait son agenda « afin de préparer dans les meilleures conditions une telle visite ».

Avec Belga

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