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Elio Di Rupo : « pas de black-out en 2013 et 2014 »

Le Premier ministre Elio Di Rupo a assuré lundi, à l’issue d’une réunion restreinte du conseil des ministres (kern), que la Belgique était à l’abri d’une rupture d’approvisionnement en dépit des problèmes rencontrés avec une partie de son parc nucléaire.

« Même si les réacteurs de Doel 3 et de Tihange 2 devaient rester fermés, la Belgique ne sera, selon les experts, pas confrontée à des coupures de courant. Ni durant l’hiver qui vient, ni celui d’après », a indiqué le chef du gouvernement lors d’une conférence de presse.

Si aucune nouvelle mesure n’a été décidée lundi, le gouvernement entend toutefois accélérer certains aspects du plan d’équipement approuvé début juillet afin de s’assurer l’absence de coupures de courant.

Si Doel 3 et Tihange 2 devaient rester fermés pour raison de sécurité, le pays pourrait se rabattre sur les différentes solutions déjà dans le pipeline, assure le gouvernement papillon.

Ces solutions passent par la prolongation de l’exploitation de centrales dont la fermeture est déjà programmée, le soutien aux investissements pour augmenter les capacités de production nationale, des importations de courant plus importantes et une meilleure gestion de la demande électrique.

Lors des pics de consommation, certaines installations pourraient également être temporairement déconnectées du réseau.

Le gouvernement a fait réaliser ces dernières semaines différentes simulations pour déterminer l’impact exact d’une fermeture de Doel 3 (ainsi que de Tihange 2). Il en est ressorti qu’aucune modification du plan d’équipement de juillet dernier n’était nécessaire.

Si Doel 3 devait être fermé cette année, il manquera alors 800 MW en période de pointe d’ici 2015. Mais ce déficit pourrait être comblé en imposant le maintien en activité d’une série de centrales thermiques dont la fermeture a déjà été annoncée.

« Vu que les fermetures annoncées portent sur 900 MW, le maintien de ces centrales pourrait garantir l’approvisionnement jusqu’en 2015 », souligne le gouvernement.

Si la fermeture de Tihange devait elle aussi s’imposer en plus de Doel 3, il manquerait alors 800 MW tout au plus en 2013, augmenté d’autant en 2015. Cette différence pourrait alors être compensée par l’activation des mesures précitées, complétées par des investissements en capacités de production, des contrats interruptibles, et un plan de déconnexion pour certaines installations.

Les ministres ont fait valoir qu’il n’y avait rien de neuf dans ces mesures qui avaient déjà été approuvées le 4 juillet. Vu l’actualité, elles seront juste appliquées plus rapidement.

Ainsi, les textes de loi permettant de contraindre les producteurs d’électricité à maintenir en activité leurs centrales thermiques promises à l’arrêt seront présentés le plus vite possible devant le Parlement.

Le secrétaire d’Etat à l’Energie, Melchior Wathelet (cdH), a toutefois assuré que ce principe ne serait appliqué que si la sécurité d’approvisionnement devait être mise en danger. Il espère toutefois ne pas devoir en arriver là: « Il s’agit surtout de centrales au charbon et au gaz. Certaines ont 48 ans d’âge et sont donc très polluantes.

Si elles devaient rester en activité, ce serait un choix imposé par les circonstances ».

Quant à une éventuelle flambée des prix de l’électricité, M. Wathelet estime que le distinguo doit être fait entre les prix de production sur les marchés internationaux et le prix au consommateur. Pour lui, une hausse des prix en cas de fermeture de Doel 3 et Tihange 2 n’est pas garantie.

« La fermeture de deux centrales aura peut-être un impact sur le prix de production sur le marché, mais nous pouvons veiller à ce que cet impact soit limité, et que le prix pour le consommateur n’augmente pas », a-t-il assuré en évoquant « un prix le plus bas possible ».

Quant à l’avenir des deux réacteurs concernés, le gouvernement attend le résultat des enquêtes en cours. Une première évaluation sur la présence éventuelle de fissures sur Tihange 2, similaires à celles relevées sur Doel 3, devrait être disponible d’ici le 18 septembre.

Une décision définitive n’est pas attendue avant « fin novembre, début décembre au plus tôt », selon la ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet.

D’ici là, tant Electrabel, l’AFCN qu’un « panel international d’experts indépendants sans lien aucun avec la Belgique » auront terminé leurs enquêtes. Mais même avec ces rapports, les décisions sur l’avenir de Doel 3 et de Tihange 2 resteront des décisions politiques, a rappelé Mme Milquet.

Devant la presse, M. Di Rupo, M. Wathelet et Mme Milquet n’en ont pas dit plus sur les décisions à venir.

« A ce stade, il est trop tôt pour tirer quelque conclusion que ce soit pour Doel 3 et Tihange 2. Mais il va de soi que les deux centrales ne redémarreront pas tant que le gouvernement n’aura pas reçu toutes les garanties, tant de l’AFCN que du panel d’experts internationaux sur l’absence de risques pour la population, les travailleurs et l’environnement ».

Le Vif.be, avec Belga

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