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Elio Di Rupo et le gouvernement du portemonnaie vide

C’est avec le couperet de Standard & Poors sur la gorge que les représentants des six partis se sont à nouveau réunis autour de la table. L’accord ressemble plus à un armistice entre les partis qu’à un accord de gouvernement nous dit Rik Van Cauwelaert, le directeur de Knack

Les négociateurs savaient déjà depuis plusieurs jours que la note de la Belgique allait être revue à la baisse. C’est pour cette raison qu’entre conciliabules et d’âpres discussions, les différents partis mettaient les bouchées doubles pour arriver à un accord.

Les socialistes francophones ont accepté que l’on relève l’âge la prépension. Ce qui devrait rapporter dans le meilleur des cas 2 milliards d’ici 2014, si ces mesures sont effectivement appliquées à la lettre. Les libéraux ont pour leur part admis que les plus nantis devront davantage participer à la solidarité. Ce ne sont ici que quelques mesures reprises dans le budget. Et il n’est pas certain que ce dernier rentre dans les grâces de l’Union européenne.

Samedi matin, les groupes de travail s’activaient encore sans relâche pour fignoler et consolider les dernières retouches de cet accord. Parce que ce paquet de mesures budgétaires, pour lequel on devra dans certains cas activer l’article 195, sera un travail titanesque. Parce que cet accord fragile ne supportera pas un contrôle parlementaire trop fouillé.

Au PS Bruxellois, on suggère même ouvertement que ce gouvernement peut rester sur les rails trois ou quatre mois maximum.

Quoiqu’il arrive, ce gouvernement sera encore confronté dans les semaines et les mois à venir à la crise Dexia, à la situation précaire dans laquelle se trouve la KBC, à une récession annoncée, à la croissance négative de la Belgique en 2012 et à la crise de l’euro.

À partir de lundi, la Belgique devra aussi supporter le poids de la dégradation de sa note. Vendredi déjà les analystes financiers américains plaçaient la Belgique dans les groupes des pays problématiques de l’Europe du Sud.

En France l’économiste Jacques Attali, ancien conseiller de Mitterrand, laissait entendre que l’euro risquait de ne pas survivre jusqu’à Noël. Selon ses dires, si l’on ne trouve pas une solution pour la crise de l’euro d’ici le sommet européen du 9 décembre, alors il sera trop tard.

Reste à savoir si ce gouvernement formé parce qu’il n’y avait pas d’autre solution pourra affronter une crise de cette ampleur.

Rik Van Cauwelaert

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