© Belga

Elio Di Rupo envisage de limiter par arrêté le nombre de détenus à la prison de Mons

Le bourgmestre de Mons, Elio Di Rupo (PS), a annoncé mardi envisager de prendre un arrêté de limitation du nombre de détenus dans la prison qu’abrite sa commune « si la situation n’a pas évolué d’ici le 1er mai » à minuit. Conçue pour accueillir 303 prisonniers, cette prison en accueille actuellement 425.

« Après s’être rendu le 14 avril dernier à la prison de Mons, le bourgmestre de Mons Elio Di Rupo a prévenu ce jour (mardi) le ministre de la Justice Koen Geens de son intention de prendre un arrêté interdisant l’entrée de tout nouveau détenu à la prison de Mons et exigeant que le nombre de détenus soit ramené à la capacité prévue à la prison », a-t-il indiqué dans un communiqué.

« J’ai été stupéfait de voir ce que j’ai vu vendredi dernier à la prison de Mons: la plupart des détenus sont placés dans des conditions inhumaines et dégradantes. La prison de Mons, conçue pour 303 prisonniers en accueille actuellement 425. La capacité maximale accuse donc un dépassement de plus 40%, des personnes dorment par terre, d’autres sont superposées dans des cellules extrêmement exiguës, l’humidité et la dégradation des murs intérieurs sont très importantes », a ajouté M. Di Rupo, par ailleurs président du PS.

Par ailleurs, depuis peu, la prison a subi une infestation de punaises de lits. « Cela constitue une situation sanitaire grave en interne mais constitue aussi un danger de propagation hors de la prison », souligne le bourgmestre.

« Ces conditions exercent une pression insoutenable sur les travailleurs pénitentiaires et les mettent directement en danger. La situation à la prison de Mons est totalement inacceptable et dangereuse », a ajouté M. Di Rupo.

Selon lui, cette situation est aussi dangereuse pour la population (risques de débordements au sein de la prison; réinsertion inexistante après la peine de prison; risques pour la santé et la sécurité des personnes qui y travaillent et y séjournent et qui en sortent, …).

En l’absence d’une décision rapide du ministre pour soulager la situation, le bourgmestre prévient qu’il « se verrait contraint de prendre un arrêté de limitation du nombre de détenus si la situation n’a pas évolué d’ici le 1er mai 2017, minuit ».

A titre transitoire et pour permettre une première étape très rapide, un dépassement du nombre de détenus ne pouvant être supérieur à 25% de la capacité de la prison pourrait être accepté, soit un maximum de 344 hommes et de 35 femmes.

Début avril, le bourgmestre de la commune bruxelloise de Saint-Gilles, Charles Picqué (PS), avait menacé de prendre un arrêté afin d’interdire l’arrivée de tout nouveau détenu à la prison de Saint-Gilles dont la capacité maximale n’était, selon lui, plus respectée.

Contenu partenaire