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Elections : les grands partis se passeraient bien des petits

Les élections anticipées ? Une mauvaise nouvelle pour les petits partis, qui ont dû se lancer dare-dare dans une course contre-la-montre.

Déposer une liste pour le Sénat requiert en effet plus de 5 000 signatures de citoyens. Pour la Chambre, plus de 500 signatures par arrondissement sont nécessaires. Toutes ces signatures doivent être validées pour ce vendredi 14 mai au plus tard, et même, en pratique, pour le 12 mai (le jeudi de l’Ascension est férié et de nombreuses administrations communales font le pont).

Beaux joueurs, les partis traditionnels auraient pu éviter aux petits partis de s’épuiser dans cette chasse aux signatures à l’issue incertaine. Bernique ! Une liste bénéficiant du parrainage de 3 députés et de 2 sénateurs peut en effet, sans autre formalité, concourir dans toutes les circonscriptions. Mais l’antipolitisme ambiant incite manifestement PS, MR, Ecolo et CDH à la prudence.

Dans un premier temps, tous ont refusé de parrainer des petits partis, considérés comme d’indésirables concurrents. Exemple : le sénateur centriste Jean-Paul Procureur avait envisagé de donner sa signature au PTB (extrême gauche) avant de se raviser, suite à une consigne venue d’en haut. Chez Ecolo, au moins deux parlementaires étaient également prêts à délivrer un sauf-conduit au PTB. Mais là aussi, le mot d’ordre a été clair : pas question de soutenir d’éventuels trouble-fêtes. Même attitude pas très fair play de la part des députés PS, qui ont refusé en bloc toutes les demandes de parrainage. Une attitude d’autant plus étrange que, lors des scrutins passés, le Parti socialiste n’avait jamais refusé de parrainer des petites listes. Se pourrait-il que les grands partis craignent, cette fois, de voir les petits leur tailler des croupières ?

Malgré ces obstacles, le PTB a affirmé qu’il était parvenu à récolter les 15 000 signatures de citoyens nécessaires pour se présenter dans toutes les circonscriptions, le 13 juin. Le parti régionaliste wallon W+ a pu, de son côté, recueillir les 500 signatures qui lui permettront de se présenter en province de Liège (mais pas ailleurs). Paul-Henry Gendebien, le président du Rassemblement Wallonie-France, nous indique également que son parti sera en ordre de marche. « Les partis traditionnels essayent par tous les moyens de nous mettre des bâtons dans les roues. Ils me font pitié… Cela montre une fois de plus que ce régime est en faillite. »

Le Parti populaire fondé par Mischaël Modrikamen et Rudy Aernoudt est quant à lui dans l’expectative. « Tous nos délégués sont déployés aujourd’hui encore sur le terrain, relate le porte-parole du parti. Nous avons assez de signatures pour nous présenter à la Chambre. Par contre, nous sommes toujours en quête de signatures pour le Sénat. »

Pour les autres petits partis, le suspense reste total : pourront-ils être en lice le 13 juin ou pas ? Un coup de pouce in extremis d’un des quatre grands partis n’est pas totalement exclu. Jean-Michel Javaux, le président d’Ecolo, a accompli ce week-end une volte-face inattendue : son parti acceptera finalement de parrainer certaines petites listes. Le MR, par ailleurs, n’a pas encore arrêté sa décision. Il pourrait décider, au dernier moment, d’adopter la même attitude qu’Ecolo.

F.B.

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