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Elections : la N-VA promet de revaloriser le pouvoir d’achat de la classe moyenne flamande

Le Vif

La relance économique promue par la N-VA, un projet pour le « changement » de 17 milliards d’euros à l’horizon 2019, au profit de la « classe moyenne » active, des entreprises et des pensionnés, est rendue possible par un gel des dépenses publiques fédérales et quelques impôts indirects. Elle s’inscrit dans une trajectoire budgétaire passant par le retour à l’équilibre en 2018, loin de l’objectif européen.

Les nationalistes promettent à l’électeur flamand de revaloriser, « dès le premier jour », le pouvoir d’achat de la classe moyenne, via un bonus social et un rehaussement des tranches d’imposition. Pour assurer la compétitivité, la N-VA appelle dans un premier temps à un saut d’index (sauf pour les allocations les plus basses) en 2015 et en 2016 puis à la conclusion d’accords salariaux sectoriels (« all-in »).

Pour les allocataires, elle prévoit un mécanisme automatique en début d’année à partir de 2016.

Selon les nationalistes, ce regain de compétitivité, qui permettrait d’en revenir à l’écart salarial qui prévalait en 1996, n’affecterait pas le pouvoir d’achat, étant donné les baisses de charges individuelles, tant fiscales que sociales.

Les entreprises pourront elles aussi bénéficier d’importantes baisses de charges sociales (3 milliards d’euros, sur base annuelle, en 2016, pour monter à 4,5 milliards en 2019, soit plus de 15 milliards au total). En outre, la N-VA estime que l’impôt sur les sociétés doit passer à moins de 25%, les niches fiscales étant limitées.

Le plan « V » de la N-VA, qui évoque le « V » de la victoire ou de la Flandre mais qui annonce le changement pour le progrès (« Verandering Voor Vooruitgang »), mise totalement sur le fédéral, le levier par excellence pour mener une politique de relance faite de baisses de charges. Rien donc dans ce programme en faveur d’une politique socio-économique en Flandre, un paradoxe pour un parti autonomiste.

Estimant que l’équipe Di Rupo s’est écartée de la trajectoire budgétaire dans laquelle elle avait promis à l’Europe de s’inscrire – équilibre en 2015 – la N-VA en redessine une autre en vue d’un équilibre en 2018. Pour cela, elle propose deux années de « gel budgétaire » (une norme Moesen, du nom d’un économiste flamand) en 2015 et 2016, un nouveau train d’économies devant ensuite permettre d’atteindre cet objectif.

A ce gel des dépenses publiques fédérales pour un montant de 12,1 milliards d’euros à l’horizon 2019, en fin de législature, viendraient se greffer près de 5 milliards d’euros de « financements complémentaires » obtenus via l’écofiscalité (accises sur le tabac à rouler et les pesticides), les impôts indirects (meilleure perception de la TVA), la rente nucléaire, la lutte contre la fraude, les effets retour, le gain sur le taux de la dette, etc.

Au total, c’est 17 milliards d’euros de moyens (55 milliards sur l’ensemble de la législature) que la N-VA se propose de dégager au profit des travailleurs actifs, des pensionnés – de plus en plus nombreux, surtout en Flandre – et des entreprises.

Pour la « classe moyenne » active, la N-VA envisage un bonus social permettant de revaloriser les salaires jusqu’à 3.000 euros brut. Concernant l’impôt sur les personnes physiques, la N-VA ne touche pas aux tarifs mais aux tranches. En deux phases, elle propose que la tranche visée par le taux de 40% soit rehaussée jusqu’à 50.000 euros de revenus, les 50% s’appliquant au-delà.

La N-VA s’engage à augmenter les pensions de 8,5 milliards d’euros (2% par an), y compris en renforçant le premier pilier. Un effort est porté sur les pensions les plus basses.

Pour y arriver, elle compte sur le retardement de l’âge d’accès à la pension (65 ans, 45 ans de carrière, pension anticipée à 60 ans moyennant malus), supprime les prépensions (aujourd’hui, chômage avec complément d’entreprise) et restreint le crédit-temps et les périodes assimilées.

Enfin, les nationalistes visent un ralentissement de la norme de croissance des soins de santé qui doit rapporter 2,1 milliards en 2019 (plus de 7 milliards sur la législature).

En matière de chômage, la N-VA revalorise les allocations afin qu’elles collent au dernier salaire pendant deux ans. Un montant forfaitaire est ensuite accordé pendant une formation d’un an. Ensuite, le demandeur d’emploi se retrouve avec un revenu d’intégration et à défaut d’activation, il livrera un service pour la communauté.

Le président de la N-VA, Bart De Wever, a une nouvelle fois opposé son projet à celui des socialistes « qui n’a rien de social ». Il a dit vouloir sauver « l’Etat source de prospérité ».

Le projet de la N-VA est vendu comme « porteur d’espoir », « réaliste » et « sincère ». « What you see is what you get. We show the money », a conclu Bart De Wever.

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