Elio Di Rupo © BELGA

Élections communales 2018 en Wallonie: « Ne faites pas de croix sur le PS »

En Wallonie aussi, la campagne pour les élections communales est lancée, écrit notre confrère de Knack.

Que fait le Parti socialiste? En Wallonie, ce sera la question principale des élections communales du 14 octobre 2018. Le PS est déjà omniprésent dans les administrations communales wallonnes. Aujourd’hui, il livre le bourgmestre dans huit des dix plus grandes villes de Wallonie, il n’y qu’à Namur et à Mouscron que les socialistes sont dans l’opposition. Mais après un an de scandales et de mauvais sondages, il risque l’hécatombe au niveau communal aussi. « Le PS doit d’abord essayer d’éviter le fiasco », estime Jérémy Dodeigne, politologue à l’Université de Namur.

C’est surtout le PTB qui semble profiter du déclin annoncé. Dans pratiquement tous les sondages, le PTB atteint les 20% en Wallonie. « Il est clair que le PTB va faire mal au PS », explique Dodeigne. « Surtout dans la province de Liège où plusieurs ténors du PS sont impliqués dans l’affaire Publifin, le PS risque de souffrir d’énormes pertes. Il y a un sondage qui crédite le PS de seulement 20% à Liège : c’est du jamais vu. »

Ecolo et Défi – qui tente de s’imposer en Wallonie – profiteront également du déclin du PS. À cela s’ajoutent les relations tendues avec le cdH, depuis que le président Benoît Lutgen a éjecté le PS du gouvernement wallon. Celles-ci peuvent avoir des conséquences pour les coalitions à Charleroi, Liège et Verviers. « Au MR et au cdH, ils aimeraient beaucoup copier la coalition wallonne », affirme Dodeigne. « Mais ce n’est réaliste que si le PTB perce vraiment. N’oubliez pas non plus que le PS a une majorité absolue dans beaucoup de communes wallonnes. Même si le parti perd beaucoup de voix, il restera incontournable à de nombreux endroits. »

Il y a d’ailleurs de nombreux paramètres qui donnent un avantage compétitif au PS. Ainsi, les élections communales fonctionnent selon le système Imperiali, où les grands partis obtiennent plus de voix en proportion. Le fait qu’en Wallonie le mayorat soit automatiquement attribué au candidat ayant obtenu le plus de voix de préférence au sein de la coalition, offre un avantage lors de négociations de coalition difficiles. Et les nouvelles règles anti-cumul avantagent les partis à l’enracinement local, parce que les plus petits partis ont du mal à déployer leurs champions de voix à deux niveaux », conclut Dodeigne. « En temps de campagne, le PS reste une machine formidable, malgré tout. »

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