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Election européenne : la Belgique a besoin de temps pour se prononcer sur un seuil électoral obligatoire

Le Vif

La Belgique a « encore besoin de quelques jours » afin de voir si elle peut appuyer l’introduction d’un seuil électoral obligatoire pour les élections européennes dans les grands États membres, a expliqué mardi le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, lors d’un débat avec ses homologues européens à Luxembourg.

Le Conseil Affaires générales, qui rassemble les ministres en charge des questions européennes, se penche actuellement sur les modifications à apporter à la loi électorale de l’UE, un texte datant de 1976. La pierre d’achoppement principale est une proposition de fixer un nouveau seuil électoral obligatoire de 2 à 5% dans les grands États membres, à savoir ceux qui disposent de plus de 35 sièges dans l’hémicycle. La plupart des États européens sont en faveur de cette proposition, mais la Belgique n’est pour l’instant pas en mesure de la soutenir étant donné une opposition de principe de la N-VA, partenaire de coalition du MR au sein du gouvernement de Charles Michel. Les nationalistes flamands estiment qu’une telle question peut très bien être réglée à l’échelon national. « Dans notre esprit, le seuil électoral aurait dû être un élément facultatif, une possibilité pour les États », a expliqué le ministre Reynders lors du Conseil. « Nous avons encore besoin de quelques jours pour tenter de voir si nous pouvons franchir le pas d’aller vers une obligation en la matière », a-t-il poursuivi, avant de remercier ses collègues de lui accorder un délai supplémentaire. La Bulgarie, qui préside le Conseil de l’Union européenne, souhaite qu’un compromis soit atteint sur cette question d’ici la fin du mois.

L’Allemagne, qui dispose de 96 sièges au Parlement européen, tient particulièrement à ce seuil électoral obligatoire. Une législation européenne est d’autant plus nécessaire à Berlin que la Cour constitutionnelle allemande a supprimé le seuil de 3% prévu dans la loi allemande avant les élections européennes de 2014. Cette décision avait considérablement accru les chances d’être représentés pour les petits partis, permettant notamment à la formation néonazie NPD ou encore au parti satirique « Die Partei » d’obtenir un représentant au Parlement européen. « Nous savons qu’une discussion compliquée est en cours en Belgique, mais nous ne nous attendons pas à ce que ce pays s’oppose à un compromis. C’est probablement une question de jours », a commenté le secrétaire d’État allemand, Michael Roth.

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